Le P. Sergio Pèrez, en service à la cathédrale de Tunis depuis quatre ans, témoigne à l’AED de la situation des catholiques en Tunisie. En 2012, le nombre de chrétiens était estimé à environ 25 000, dont environ 20 000 catholiques.
« L’Église catholique en Tunisie peut heureusement faire son travail sans entraves politiques. Les autorités savent que nous n’avons rien à cacher et que nos institutions caritatives sont au service du peuple tunisien ». « L’Église catholique est la seule communauté du pays à avoir un accord avec l’État. Le Saint Siège et l’État tunisien en ont convenu ainsi dans les années 1960. Cet accord nous donne la sécurité juridique, mais il s’ensuit également des restrictions. Conformément à ce Modus vivendi, les proclamations publiques de la foi catholique telles que des processions ou autres nous sont interdites. L’accord nous interdit généralement tout prosélytisme. »
Le P. Sergio a qualifié de progressiste la nouvelle Constitution tunisienne adoptée début 2014 :
« Elle garantit non seulement la liberté de culte, mais aussi une véritable liberté de conscience. Cela inclut aussi la conversion d’une religion à l’autre, par exemple de l’islam au christianisme, ce qui est absolument inimaginable dans de nombreux autres pays islamiques. Bien entendu, la théorie est une chose, tandis que la pratique en est une autre. Mais il s’agit de dispositions vraiment très récentes. Il faut attendre de voir comment les choses évolueront. »
Depuis quelque temps, le père Perez constate en Tunisie un intérêt croissant pour le christianisme :
« Grâce à Sa Sainteté le pape François, plus de gens s’y intéressent, particulièrement ceux qui sont adeptes de l’islam pour des raisons plus culturelles que religieuses. C’est pareil en Algérie et dans d’autres pays. »