Lu dans Les 4 Vérités :
"Les propos de Laurent Wauquiez sur « les dérives de l’assistanat, cancer de la société française » ont fait grand bruit. Mais peu de gens se sont risqués à contester l’analyse du ministre des Affaires européennes. Chacun sait bien, en effet, qu’il est parfois plus intéressant de percevoir des prestations sociales que de travailler. Certes, le montant de base du RMI reste inférieur à celui du SMIC, mais le RMIste dispose d’atouts supplémentaires, en termes de gratuité des transports publics, de CMU… […] Mais il faut aller plus loin. Ce n’est pas simplement de l’assistanat que souffre la société française. Elle souffre tout autant de l’abondance des prébendes […] Elle souffre de l’abondance des professions ultra-protégées, ignorant tout de la concurrence mondiale. Elle souffre du nombre de Français qui voient l’État comme une assurance tout-risque ! J’ai toujours été frappé du peu de jeunes diplômés français désireux de créer leur société. Ces jeunes ne rentrent pourtant pas, que je sache, dans la catégorie des candidats à l’assistanat. Mais le modèle d’une vie réussie en France n’est pas un chef d’entreprise, mais bien un haut fonctionnaire. Et M. Wauquiez, haut fonctionnaire brillant, qui vit des deniers publics depuis l’âge de 20 ans, n’est pas forcément le mieux placé pour dénoncer les maux dont souffre la société française !
Oui, il a raison : il faut libérer les énergies françaises. Je le soutiens bien volontiers lorsqu’il propose de plafonner les minima sociaux. Je le soutiens encore lorsqu’il propose que les allocataires de ces minima sociaux puissent contribuer quelques heures par semaine par leur travail à l’intérêt général. Je le soutiens, de façon générale, dans son combat contre l’assistanat. Mais c’est, plus généralement, un combat pour la création et pour l’indépendance qu’il faudrait lancer. Or, les indépendants sont des gens « problématiques » pour les politiques. Ne dépendant pas de la manne étatique, ils ont une fâcheuse tendance à voter à leur guise… Êtes-vous prêt, Monsieur le Ministre, à courir ce risque pour sortir la France de l’ornière de l’assistanat et du clientélisme?"