Dans Les 4 Vérités, Guillaume de Thieulloy dénonce la pseudo-indépendance des médias, à l'occasion de la recapitalisation du groupe Le Monde :
"Depuis plusieurs
jours, tous les médias nous en rebattent
les oreilles en insistant lourdement
sur « l’indépendance de la
presse ».
Mais cette indépendance est battue
en brèche depuis longtemps et même
probablement depuis la fondation du
quotidien. Chacun sait que le « Monde », comme la plupart des gros
médias, dépend financièrement de la
publicité. La presse est le seul secteur
économique dans lequel il soit « normal
» de vendre à perte… les pertes
étant compensées par la vente
d’espaces publicitaires. Même si le
« Monde » et consorts stigmatisent
volontiers la presse gratuite, celle-ci
est l’aboutissement logique de ce
modèle économique. N’échappent à
cette loi absurde que les journaux qui
vivent de leurs lecteurs, et qui sont le
plus souvent soit des journaux professionnels,
soit des journaux militants
comme le nôtre.
Or, ici comme ailleurs, la loi reste
« Qui paie commande ». Par conséquent,
le vrai patron d’un journal
n’est pas son rédacteur en chef, mais
son directeur marketing, qui sait ce
que veulent les annonceurs et l’impose
aux journalistes.
Or, prenez un numéro du « Monde »
et regardez les publicités. Point n’est
besoin d’être un génie pour comprendre
qu’il serait bien extraordinaire
que ce quotidien critique sévèrement
les grands groupes financiers et
industriels ou les principaux politiques…
En d’autres termes, peu importe la
structure capitalistique, et le nom des
actionnaires, la presse a déjà cessé
d’être indépendante depuis longtemps.
Au demeurant, cette recapitalisation
est loin d’être la première
subie par le « Monde »."