L'abbé Laguérie est interrogé dans le dernier numéro de Monde & Vie. Extraits :
"Premièrement, ce n’est pas parce que les médias et les dirigeants focalisent exclusivement sur les scandales dans l’Eglise qu’ils y seraient plus nombreux ou induits par l’institution et ses exigences. Ils feraient mieux de purger leurs écuries d’Augias. Quand on entend des dirigeants politiques se vanter impunément de leurs prouesses juvéniles… A 90% les cas de pédophilie sont familiaux. Même si les cas signalés sont bien plus douloureux dans le clergé, ils sont bien moins nombreux qu’ailleurs, où règne une scandaleuse omerta, celle des larrons. L’Eglise doit être vigilante, mais n’a aucun conseil à recevoir. La solution est dans le recrutement attentif du clergé… […] Dès lors que le prêtre est normalement constitué, affectivement, psychologiquement, spirituellement, au départ, le célibat est une garantie splendide. Il pousse et contraint le prêtre à se donner pleinement à son ministère (prière en tête) et produire ces enfants que sont ses oeuvres. Il nous contraint d’aimer Dieu, avec affection, de Lui donner des fidèles, de les éduquer, de les instruire, de les conduire sur les bons pâturages… C’est bien «la plus belle parure de notre ordre» (Saint Pie X). Le prêtre catholique est le témoignage vivant de la charité à l’oeuvre…
Comme supérieur, vous « appelez aux ordres ». Comment s’opère le discernement de l’idonéité des candidats au sacerdoce en cette matière?
Vaste sujet. On doit d’abord supposer que les candidats sont normaux, avant de préjuger du contraire. Ils auraient dû pouvoir faire de bons époux. La vocation est un appel, non pas un exutoire. Cette règle dépasse notre sujet : des jeunes gens grincheux, égoïstes, tristes, etc. auraient raté leur mariage… Qu’ils n’entrent pas au séminaire ! Les statuts du Bon-Pasteur sont très clairs à ce sujet. Pour y revenir, il faut être particulièrement attentif au fait que de bons jeunes gens, par ailleurs pieux, généreux, zélés, mais qui se savent des tendances (souvent héroïquement contenues) vont avoir une propension naturelle à rentrer au séminaire pour donner un sens à leur vie. Il faut les écarter sans tergiverser, le plus tôt possible. On peut venir à bout du péché, pas d’une tendance. A supposer même qu’ils restent héroïques et irréprochables toute leur vie durant, il y aura toujours chez eux (sans d’ailleurs qu’on puisse leur en faire le moindre reproche, de surcroit !) une gaucherie et une dérobade qui pollueraient tout leur ministère. La crise de l’Eglise fournirait d’innombrables exemples que son honneur m’interdit de nommer…"
Noel
Il faudrait aussi veiller à ne pas trop charger les familles dans ces affaires. Dire que “90 % des faits sont familliaux” est excessif, ou pour le moins imprécis. D’après un rapport publié en 2008 par le ”’Réseau irlandais de crise sur les viols (RCNI)”’, 50.8 % des agresseurs sont des parents, 34 % des voisins et amis et 3.4 % des figures d’autorité liées aux institutions. Soit 50 % d’inceste et 35 % de prédateurs proches des familles mais ne faisant pas partie de la cellule familiale.
La famille fait aussi partie du plan de Dieu, comme le sacerdoce. Et la majorité d’entre elles ne pratiquent heureusement pas l’inceste.
philippe
L’abbé Laguérie se trompe. Comment est-il possible de distinguer si un candidat au sacerdoce présente des tendances pédophiles? C’est absolument impossible. Ces tendances font partie de l’intime le plus profond de l’individu et si ce dernier n’a pas l’intention des les dévoiler ou si simplement il n’en a pas conscience, personne ne sera en mesure de les discerner et de les mettre à jour. Ceci est d’autant plus vrai, qu’il me semble qu’un jeune homme possédant ces tendances en éprouvent de la honte à fortiori si il est candidat au sacerdoce, c’est à dire qu’il est croyant , pratiquant et pieux. Plusieurs expériences que l’ont m’a raconté personnellement m’ont prouvés que l’Eglise n’est pas armée pour lutter contre ce genre de phénomène et que sa prise de conscience récente ne la positionne qu’aux antipodes des solutions qu’il faudrait adopter pour trouver une solution. D’autre part, je trouve la position de l’abbé Laguérie bien peu charitable vis à vis des candidats au sacerdoce. A l’écouter, si l’Eglise ne peut plus être un refuge pour eux, ils ne leur restent plus qu’à se suicider…
[En 7 ans de séminaire, un supérieur a le temps d’observer si les candidats présentent un déséquilibre.
Je n’ai pas tout cité, mais l’abbé fait ensuite référence à la note vaticane sur l’interdiction d’admettre au sacerdoce des candidats homosexuels.
Je rappelle à ce propos le chiffre de Michel de Jaeghere : 80% des pédophiles ont des tendances homosexuels.
Quant à la charité, vous poussez le bouchon : l’Eglise est toujours un refuge, mais le sacerdoce n’est pas pour les réfugiés. MJ]