Interrogé sur la crise politique (voire crise de régime), Nicolas Sarkozy déclare au Figaro :
[…] J’ai eu l’occasion de le dire au président de la République cet été : je suis persuadé qu’il n’y aura pas d’autre solution que la dissolution. Il serait curieux d’avoir choisi de dissoudre hier quand rien ne l’exigeait et de s’y refuser aujourd’hui quand la décision s’impose ! La politique doit respecter le bon sens et obéit à des règles auxquelles il faut se soumettre. Des élections législatives anticipées vont donc sans doute avoir lieu d’ici quelques semaines. C’est la seule clarification possible.
Si un nouveau « barrage » se remet en place, ne risque-t-on pas de s’enliser dans le blocage ?
Je suis persuadé que la stratégie du «front républicain» ne marchera pas une deuxième fois. Quand bien même ce front se reconstituerait, je pense que les Français ne suivront pas ceux qui le porteront. Est-ce à dire qu’il y aura une majorité absolue pour autant ? Je ne le crois pas. Mais s’il n’y a pas de «front républicain», comme je le pense, les conditions peuvent être réunies pour dégager une majorité, au moins relative. Ce qui serait mieux que la situation actuelle.
Une majorité RN ?
Sortons de l’hypocrisie et du mensonge ! En 2012, François Hollande a été élu président avec les voix de Marine Le Pen qui avait appelé à voter contre moi. Je n’ai pas souvenir qu’il les ait refusées alors. À l’époque, ces suffrages étaient donc républicains ! Durant toute ma vie politique, je n’ai jamais fait d’accord avec le Front national, ni avec les Le Pen père ou fille. Et ils m’ont toujours considéré comme leur principal adversaire. Ils avaient bien raison d’ailleurs, car les seules fois où ils n’ont pas été au deuxième tour de la présidentielle depuis 25 ans, c’est lorsque j’étais candidat ! Je n’ai donc aucune leçon à recevoir en la matière. Mais le RN est un parti qui a le droit de se présenter aux élections. Il peut donc aussi les gagner si c’est le choix des Français ! À mes yeux, ils appartiennent à l’arc républicain.