Christian Vanneste critique le lobby qui voudrait faire taire l'Eglise :
"la suffisance du lobby n’a d’égale que son insuffisance. Certes, les sondages évoluent dans un sens favorable à ses revendications, mais d’une part, on voit mal comment la majorité de la population, assez indifférente à cette question pourrait résister au rouleau compresseur de la pensée unique, et d’autre part on se rend compte que, si les jeunes subissent passivement le bourrage de crâne des médias, les moins jeunes font encore preuve d’un bon sens alimenté par d’autres sources d’information. Par ailleurs, si le « mariage » reçoit de nouvelles adhésions, parce que l’on pense désormais et à tort qu’il s’agit de la reconnaissance sociale d’un sentiment, alors que la société n’a évidemment pas à s’intéresser à cet aspect privé et même intime du couple, mais doit se préoccuper, comme le rappellent les textes de la fondation d’une famille, en revanche de moins en moins de Français sont favorables à l’adoption (en recul de cinq points), c’est-à-dire justement à l’existence de telles familles. Cette contradiction devrait amener le lobby à plus de modestie. On peut encore souligner l’incohérence qui consiste à refuser de hiérarchiser, dès lors qu’il s’agit de valeurs ou d’institutions puisque la hiérarchie est au coeur même de la morale et du droit. On doit enfin dénoncer la désinformation coutumière sur les 300 000 familles. L’estimation de l’INED est de 20000, mais à force de répéter une erreur, elle devient une vérité médiatique.
L’Eglise, avec beaucoup d’humilité, réaffirme ces principes qui ont animé notre civilisation et auxquels elle n’est pas étrangère. Quoi de plus légitime, même si on a le droit de ne pas être d’accord ? Ce qui en revanche est inacceptable, c’est la censure qui s’installe sournoisement dans notre société, à l’encontre de la liberté d’expression pour déséquilibrer le débat au profit d’une thèse et au détriment d’une autre. Christine Boutin demande un référendum sur cette question. Je ne crois pas cette proposition réaliste, compte tenu des textes actuels, et de la lourdeur de la procédure instaurée par la réforme constitutionnelle de 2008. Elle aurait au moins le mérite de montrer le double langage de l’UMP sur le sujet, mais je déplore une fois encore que la « votation » à la Suisse à laquelle j’avais consacré une Proposition de Loi ne soit pas en vigueur : elle permettrait une mobilisation importante des citoyens à travers la pétition, puis un vrai et long débat, équilibré et nourri du maximum d’informations objectives. Après quoi les Français trancheraient en connaissance de cause : un tel système s’appelle la démocratie et nous en sommes loin."