Quelques nouvelles du Liban données par Maroun Charbel dans Présent :
"Il y a eu d’abord ce double attentat simultané à Tyr, contre un hôtel fréquenté par les Casques bleus en permission et un débit de boisson dans le quartier chrétien de la ville. Tyr est l’une des dernières villes du Sud-Liban où l’on peut encore trouver et boire de l’alcool. Qui était visé par ces attaques ? Les Casques bleus de la FINUL ? Les Chrétiens de la ville ? Ceux qui ne veulent pas céder devant les diktats du Hezbollah ? Ce dernier est, à l’heure d’écrire, le seul à ne pas avoir réagi. Le gouvernement – aux ordres – nous affirme que c’est probablement le fait d’un individu isolé… Affaire à suivre. Aujourd’hui la FINUL a suspendu toutes les permissions et les hommes sont cantonnés dans leurs casernes.
Mercredi matin, encore, au cœur d’Ashrafieh, dernier bastion chrétien de Beyrouth, l’archevêché grec-orthodoxe était vandalisé par des voleurs qui ont pris tout ce qu’ils ont pu prendre comme icônes, ornements sacerdotaux, croix… […] Simple vol ? Il est trop tôt pour le dire. Mais il y a quand même des éléments troublants comme par exemple le saccage et le vandalisme qui ont accompagné le vol. Est-ce un message à l’Eglise orthodoxe au Liban dont l’évêque de Beyrouth, S.E. Mgr Elias Audeh, est l’un des plus farouches défenseurs du Liban souverain ? […]"
Ce blog évoque le double attentat :
"Cet attentat intervient au lendemain des menaces proférées par les agents de la Syrie au Liban, notamment Weäm Wahhab, qui ont à maintes fois rappelé la vulnérabilité de la FINUL. Ils ont affirmé que « la chute du régime syrien entraînera le chaos régional et rien ne pourra alors garantir la sécurité des soldats onusiens ». C’est en tout cas la lecture que nous a livrée un ancien officier italien de la FINUL. Notre source à Rome redoute en effet la multiplication de ces actes contre les Italiens et les Français notamment. En visant les soldats italiens, les terroristes et leurs commanditaires chercheraient à profiter du vide gouvernemental en Italie, et de la crise financière qui a provoqué la chute de Silvio Berlusconi. Les terroristes espèrent ainsi forcer Rome à retirer ses unités. Les Français de la FINUL seraient menacés, ajoute notre source, pour les positions fermes de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé dans le dossier syrien.
L’autre explosion, quasi simultanée, a visé un commerce qui vend de l’alcool, situé à l’entrée du quartier Chrétien de Tyr et appartenant à un chrétien. Il ne fait pas de doute que cet attentat vise à terroriser la population et à la pousser à s’accrocher à la dictature syrienne et à la défendre, Assad étant présenté au Liban comme le garant de la sécurité des minorités. En effet, cet attentat intervient au lendemain de l’arrestation de cinq ressortissants syriens à Nabaa (quartier est de Beyrouth), qui ont reconnu leur implication dans une série de meurtres commis depuis septembre dernier. Ces cinq frères – dont trois avaient été naturalisés libanais en guise de récompense pour services rendus – étaient des agents des Services syriens et constituaient une cellule dormante, affirment plusieurs sources libanaises proches de l’enquête. Depuis début septembre, ils ont commis 11 homicides dans la région chrétienne, pour terroriser la population et diffuser un climat d’insécurité, en guise d’avertissement adressé aux Chrétiens souverainistes concernant ce qui pourrait « leur arriver en cas de chute de leur protecteur syrien »."