Natalia Trouiller, chargée de la communication pour le diocèse de Lyon, fait part de cette réflexion personnelle mais très pertinente et actuelle sur Facebook :
"Notre époque est en effet profondément gnostique, et nos Églises, quelle que soit leur dénomination, sont traversées par cette tentation comme jamais depuis la crise cathare. La tentation gnostique, c'est cette théologie qui, sous couvert de tolérance et d'acceptation polie et sentimentale de toutes les conduites humaines – "c'est son choix", "c'est son chemin", "l'important c'est d'être soi" etc – considère finalement qu'il y aurait deux sortes de Salut: celui pour les Parfaits, parvenus à la force du mérite personnel à une perfection désincarnée, et la piétaille, pour qui une grâce au rabais était bien bonne vu qu'on considérait ne pas pouvoir en tirer grand-chose spirituellement.
Or, pour le chrétien, ce sont TOUS les hommes, sans exception, qui sont appelés à la sainteté; non du fait de leur mérite personnel, mais par pure Grâce; le chrétien ne peut souhaiter pour son frère, qu'il est censé aimer comme sa propre personne, un bonheur au rabais qu'il ne souhaiterait pas pour ses proches. Ce n'est pas de l'amour que de considérer quelqu'un comme incapable d'avancer vers le Christ par la repentance. C'est de la gnose. Et c'est profondément anti-chrétien.
On entend souvent, de la part des militants du mariage entre deux personnes de même sexe, qu'ils réclament "le droit à l'indifférence". Comment pouvons-nous accepter que l'indifférence, c'est-à-dire le fait de se fiche éperdument de ce que mon frère fait de sa vie, puisse être devenu dans une partie non négligeable de l’Église universelle une revendication au nom même de l'amour? Sommes-nous devenus fous ?"