Nous avons déjà évoqué le synode allemand, mené par le cardinal Marx (quel nom!), dont la première session s’est tenue juste avant le confinement. Ce synode envisage 4 sujets: le pouvoir dans l’Église, le sacerdoce, les femmes et la morale sexuelle. Et ces sujets sont envisagés dans la “droite” ligne de la “décatholicisation” de l’Eglise qui est si en vogue dans les facultés de théologie allemandes et même, semble-t-il, au sein de la hiérarchie épiscopale. Sur tous ces sujets, en effet,
l’écrasante majorité de l’assemblée synodale sont en revanche enclins à des changements substantiels de la doctrine et de la pratique catholique.
Le site Diakonos vient de publier une étude aussi passionnante qu’inquiétante de l’historien italien Roberto Pertici sur les tendances schismatiques de ce “chemin synodal”:
Et pourtant, tout historien, même sans être spécialiste des circonvolutions de l’histoire religieuse de l’Allemagne, a comme l’impression d’un déjà-vu. Même s’il s’agit de contenus en partie nouveaux, imposés par le développement socio-culturel des cinquante dernières années, nous sommes face à une énième tentative de personnes et de cercles – aujourd’hui majoritaires, à ce qu’il semble – du catholicisme allemand de former une sorte d’Église nationale, dans le but de reconstituer sur le moyen-long terme l’unité religieuse de l’Allemagne et de la recomposer à travers une substantielle protestantisation de leur propre théologie, de leur liturgie et de leur structure interne.
Une bonne occasion de prier pour l’unité de l’Eglise dans l’unique foi catholique et, comme disent les prières après la messe “pro libertate et exaltatione Sanctis Matris Ecclesiae” – en rappelant que les Eglises nationales ont toujours été, dans l’histoire, asservies au pouvoir temporel, avant d’abandonner progressivement la foi catholique quand elles sont trop longtemps restées en dehors de l’unité avec l’Eglise universelle et la chaire de saint Pierre.