Dans le dernier numéro de la revue Pour la Science, on trouve un article s’intitulant "Faits et causes pour l’Évolution" écrit par Pascal Picq. Cet évolutionniste est connu pour remettre en question notre conception de l’humanité, laquelle serait une "construction de notre psychisme", car si l’homme descend du singe, quelle différence fondamentale peut-il y avoir entre les deux ?
Le but de l’article, annoncé par l’auteur, est de réagir à la montée de l’obscurantisme (chrétien ou musulman) qui vient contredire la théorie scientifique de l’Evolution :
"Contre l’obscurantisme : une seule réponse, la science, avec ses concepts et les faits".
Il eut été très intéressant de pouvoir lire un travail sérieux évoquant les hypothèses scientifiques sans aucun a priori, mais l’idéologie prend vite le pas sur la science et l’article tombe dans une défense sans concession de l’évolution avec comme postulat que Dieu ne peut pas exister et que, par conséquent, il n’y a aucune possibilité d’un créationnisme quelconque. Dès la première page, M. Picq précise :
"N’oublions pas que cette menace s’inscrit dans un mouvement plus profond […] qui vient de l’Ouest : le créationnisme porté par les évangélistes fondamentalistes américains selon qui l’Univers et donc la Terre ont été créés par une intelligence supérieure, un Dieu".
De fait, l’exposé ‘scientifique’ laisse la place à une apologie du laïcisme :
"Cette offensive islamique appelle la réprobation dans nos contrées laïques […] L’Europe laïque, dont la France, se pensait à l’abri de ces controverses d’un autre âge. Erreur ! La laïcité s’est endormie et les premières attaques se concentrent sur les sciences, et particulièrement la théorie de l’évolution. […] Les avatars du créationnisme que sont la science créationniste et le dessin intelligent […] marquent le retour de forces dont le seul but est de saper la laïcité et d’installer de nouvelles formes de Théocraties."
Cet écrit ne fait que confirmer les propos du Cal Schönborn, selon lequel la science moderne est souvent de l’idéologie, pas de la science.