Bernard Lugan, spécialiste de l'Afrique, s'inquiète de la situation en Tunisie :
"1) Certes le président Ben Ali n’était pas l’illustration de la démocratie telle que la connaissent une trentaine de pays sur les 192 représentés à l’ONU, certes encore, de fortes disparités sociales existaient en Tunisie, mais, en vingt ans, il avait réussi à transformer un Etat du tiers monde en un pays moderne attirant capitaux et industries, en un pôle de stabilité et de tolérance dans un univers musulman souvent chaotique. Des centaines de milliers de touristes venaient rechercher en Tunisie un exotisme tempéré par une grande modernité, des milliers de patients s’y faisaient opérer à des coûts inférieurs et pour une même qualité de soins qu’en Europe, la jeunesse était scolarisée à 100%, les femmes étaient libres et les filles ne portaient pas le voile.
2) Aujourd’hui, tout cela est détruit. […] Les journalistes français, encore émoustillés à la seule évocation de la « révolution des jasmins » cachent aux robots qui les lisent ou qui les écoutent que le pays est en quasi guerre civile, que les pillages y sont systématiques, que des voyous défoncent les portes des maisons pour piller et violer, que les honnêtes citoyens vivent dans la terreur et qu’ils doivent se former en milices pour défendre leurs biens et assurer la sécurité de leurs familles. Les mêmes nous disent doctement que le danger islamiste n’existe pas.[…]
3) La cécité du monde journalistique français laisse pantois. Comment peuvent-ils oublier, […] que les mêmes trémolos de joie indécente furent poussés par leurs aînés lors du départ du Shah en Iran et quand ils annonçaient alors sérieusement que la relève démocratique allait contenir les mollahs ?
4) Le prochain pays qui basculera sera l’Egypte et les conséquences seront alors incalculables. Le scénario est connu d’avance tant il est immuable : un président vieillissant, des émeutes populaires inévitables en raison de l’augmentation du prix des denrées alimentaires et de la suicidaire démographie, une forte réaction policière montée en épingle par les éternels donneurs de leçons et enfin le harcèlement du pouvoir par une campagne de la presse occidentale dirigée contre la famille Moubarak accusée d’enrichissement. Et la route sera ouverte pour une république islamique de plus ; tout cela au nom de l’impératif démocratique…
5) […] A l’occasion de ces évènements, nous avons appris que 600 000 Tunisiens vivaient en France, certains médias avançant même le chiffre de 1 million."
HV
Le taux de scolarisation de 100% est peut-etre justement un probleme. Pour citer l’excellent Theodore Dalrymple (http://www.city-journal.org/2011/eon0111td.html – desole pour la V.O.):
“Societies on both sides of the Mediterranean suffer from what one might call diplomatosis. This dangerous disease is caused by the assumption that, since a modern economy requires educated people, the more educated people it can call upon—as measured by the average number of years in school—the more productive that economy will be. On this view, education is in itself the motor of growth, and the demand for educated labor will automatically keep up with, if not outstrip, the supply.[…]
“No policy could be more dangerous, more certain ultimately to produce a social explosion, than to educate young people for many years and deny them first the opportunity to earn a living that they believe is commensurate with their education, and then the opportunity to earn a living at all.”
Jean Theis
Le danger islamique c’est celui qu’on voit immédiatement lorsque les idiots utiles des médias sautent de joie en l’honneur de la Révolution des “Jasmins”.
Pourtant en 1789 on a connu la Révolution “au nom du peuple”, le ridicule, l’horreur, les massacres de Vendée, de Nantes et de partout – puis l’homme providentiel Napoléon qui, tout en rétablissant l’ordre, est responsable de millions de tués français et européens.
Vive la Révolution ! Si quelqu’un en connait une qui ait apporté le bonheur, qu’il le dise tout de suite.
Pierre
Cela faisait longtemps que la classe politique s’était drogué d’une telle euphorie, tous se bercent des mêmes illusions naïves.
Dans quelques années, la Tunisie sera une théocratie,
ôtez leur un “dictateur”, et ils intronisent le coran, de manière démocratique.
Iran, Irak, Afghanistan, Mauritanie…
Et maintenant Turquie, Egypte..
Jean de Bon-Sens
Oui après la Tunisie, c’est l’Egypte et après l’Egypte,l’Algérie, puis le Maroc, puis la Lybie, puis…………….pourquoi pas la France ?
Effectiveent la nation des révolutions est en manque, non ?
JuLieN
La première pensée qui m’est venue en voyant la fuite de Ben Ali ça a été : “et voilà, un Iraq bis! Un nouveau foyer islamiste va naître à nos portes, jusqu’ici contenu par un pouvoir fort : leur révolution de Jasmin va se transformer en révolution des Jasminas…”
pm
Cela ressemble à l’histoire de l’Iran.
On peut craindre le même processus, car malheureusement le modernisme et l’islam ne font pas bon ménage !
JLA
Tous les islamistes en exil en france,en angleterre ou ailleurs vont rentrer en Tunisie pour installer la charia,il vont profiter de cette belle occasion.
Jeannette
Je réponds à l’accusation dite et redite depuis 210 ans : Napoléon Bonaparte n’a pas voulu les guerres qu’il a menées. Il y a été contraint par l’Europe tout entière. Napoléon Bonaparte a restauré la France à tous les niveaux, après le déluge de feu de la Révolution, et le peu qui reste actuellement, c’est lui qui l’avait fondé. (Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on a détruit aujourd’hui les bases de cette société, en peu de temps.)
Seul un homme fort pouvait reconstruire la France après la Révolution. Et pendant les guerres en question, Napoléon Bonaparte était devant, avec son armée et non à l’abri, comme beaucoup de monarques. Et si l’Eglise catholique de France a pu connaitre la renaissance magnifique du 19 ème siècle, ce fut bien grâce au Concordat signé avec la Papauté.
En France, pays régicide et parricide, on a la haine des hommes d’exception, du père, au spirituel et au temporel.
RC
à Jeannette,
Le concordat, certes. Mais celui-ci a été arraché par la force à Napoléon pour qui c’était le seul moyen de pacifier la Bretagne.
Jeannette
RC,
Là, maintenant, je n’ai pas de sources précises à vous donner, mais j’ai beaucoup lu, étudié, écouté mes parents, au sujet de Napoléon Bonaparte, et il voulait profondément la paix pour l’Église de France, parce qu’il avait en vue le Bien Commun de la France.
m
Rappel
Pie VI a été emprisonné par les armées francaises sous le consulat. Il est mort des mauvais traitements dans la prison de Valence -Drôme- en 1799. Bonaparte était consul.
apogon
@
“Napoléon Bonaparte (1769-1821) était un chef militaire et politique de la France dont les actions ont façonné la politique européenne au début du 19e siècle. Il a été initié dans l’Army Philadelphe Lodge en 1798. Ses frères, Joseph, Lucien, Louis et Jérôme, étaient également francs-maçons. Cinq des six membres du Grand Conseil de l’Empire de Napoléon étaient francs-maçons, ainsi que six des officiers impériaux, neuf et 22 des 30 maréchaux de France. L’association de Bonaparte avec la Maçonnerie a toujours été minimisée dans les documents historiques”
trolltetram
“Ce n’est pas toujours en allant de mal en pis que l’on tombe en révolution. Il arrive le plus souvent qu’un peuple qui avait supporté sans se plaindre, et comme s’il ne les sentait pas, les lois les plus accablantes, les rejette violemment dès que le poids s’en allège. Le régime qu’une révolution détruit vaut presque toujours mieux que celui qui l’avait immédiatement précédé, et l’expérience apprend que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer. Il n’y a qu’un grand génie qui puisse sauver un prince qui entreprend de soulager ses sujets après une oppression longue. Le Mal qu’on souffrait patiemment comme inévitable semble insupportable dès qu’on conçoit l’idée de s’y soustraire”. Alexis de Tocqueville (L’ancien régime et la révolution, 1856
Ap
Résident actuellement en Tunisie, je voulais tempérer les propos de M.Lugan: la Tunisie n’est pas actuellement au bord de la guerre civile (ça viendra peut être dans quelque temps mais ce n’est pas le cas pour l’instant) et les gens ne se font pas massacrer ni violer dans leurs maisons. Tout est calme aujourd’hui, les commerces ont rouverts et les gens sont allés travailler. C’est dommage de tomber dans le catastrophisme qui discrédite une analyse par ailleurs excellente!
C.C.
à HV
Et dans une langue civilisée (le français, par exemple!) ça donne à peu près quoi?
Gondolfo
Merci à trolltetram d’émettre quelques réserves à l’égard de Bernard Lugan, qui a une fâcheuse tendance à se poser comme la seule et unique personne à comprendre quoique ce soit à l’Afrique, sous prétexte qu’il n’est pas “politiquement correct”. Ce monsieur est imbu de lui même au-delà de ce qui est imaginable.
Le mépris avec lequel il parle de ses collègues universitaires (et à peu près du reste du monde, en dehors de sa personne) alors qu’il a fait toute sa carrière à l’Université, avec les avantages afférents… en dit long sur la forfanterie du personnage, oûtre ses provocations oûtrancières, qui ne rendent guère convaincantes, ses belles théories, dont je suis bien revenu, après avoir été séduit, un temps, par sa promo. personnelle omniprésente.
Gondolfo
Pardon à trolltetram de lui avoir attribué par inadvertance, des propos, tenus en réalité, par Ap! J’étais drôlement remonté, avant-hier, contre “Monsieur Afrique” auto-proclamé…lol