Entendu dans le bulletin de réinformation de Radio courtoisie ce matin :
"La ville kurde syrienne de Kobané est toujours assiégée par les forces de l’Etat islamique. Le pays voisin, la Turquie refuse toujours de laisser passer des armes et des volontaires Kurdes qui veulent aller défendre ce territoire. Le prétexte allégué pour ne pas agir serait qu’il serait « irréaliste » de laisser des volontaires civils aller combattre des terroristes.
Quelles sont les réactions des Kurdes ?
Ils ont mené de violentes manifestations de protestation en Turquie. Celles-ci ont fait une cinquantaine de morts, surtout dans les régions du sud est de la Turquie où le Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK est fort électoralement.
Comment l’Etat turc dirigé par des islamistes qui se disent modérés a-t-il répondu ?
Il a mené un bombardement aérien contre les insurgés kurdes qui essaient de prendre le contrôle d’un poste de police dans les montagnes de l’est du Kurdistan turc. Plus largement, la guerre entre le PKK et la Turquie risque de reprendre.
Pourquoi la Turquie prend-elle ce risque ?
Elle ne veut pas voir que l’équivalent syrien pourrait gouverner un territoire juste à côté de ses frontières. La Turquie demande de pouvoir créer une zone tampon en Syrie, et donc de prendre le contrôle des zones syriennes tenues par les Kurdes qu’elle accuse d’être complices de Bachar el Assad.
La Turquie est elle écoutée par ses alliés de l’OTAN ?
Pas entièrement. La coalition n’a pas accepté l’idée d’une zone tampon, mais n’a pas proposé d’autres solutions. Pendant ce temps, Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères de François annonce vouloir l’ouverture de nouveaux Chapitres de négociation pour une entrée de la Turquie dans l’Union Européenne. Une réunion des chefs militaires de 22 pays se disant coalisés contre l’Etat islamique a annoncé que 21 raids avaient été menés en 48 heures autour de Kobané, sans résultats notables.
Donc l’Etat islamique progresse toujours ?
Il annonce qu’il a progressé dans la région d’Anbar en Irak et se rapproche de l’aéroport de Bagdad. Il poursuit aussi ses attentats, tuant un député chiite, blessant un américain en Arabie Saoudite et tuant un journaliste Kurde après l’avoir enlevé et torturé."