Dans Monde & Vie, Paul-Marie Couteaux estime que la révision de la Constitution française est un rideau de fumée :
"Toutes ces institutions sont des coquilles vides. […] Ce ne sont même plus des chambres d’enregistrement, tout juste des chambres de traduction. Nos institutions sont complètement pulvérisées par le fait européen. Le Parlement peut bien pondre n’importe quelle loi: si elle contrevient à une réglementation européenne, la Commission européenne ou n’importe quelle personne lésée par l’application de cette loi peut saisir la Cour de justice de Luxembourg, qui condamne l’Etat pour manquement à la réglementation européenne. 83 condamnations ont ainsi été prononcées contre l’Etat français, avec à la clé des sanctions financières qui ont coûté à la France, en 2008, pas moins de 610 millions d’euros ! […]
Il est pour le moins contradictoire de vouloir revaloriser le rôle du Parlement et de signer parallèlement le traité de Lisbonne. Nicolas Sarkozy se suicide lui-même politiquement. […] [Ses pouvoirs] seront encore plus réduits lorsque le traité de Lisbonne s’appliquera, puisqu’il conduira à terme à la disparition des ministères des Affaires étrangères et des ambassades de tous les pays de l’Union, au bénéfice d’un service diplomatique commun. Certes, le Président français participera en Conseil européen à l’élaboration d’une politique commune; mais directement, il ne pourra plus prendre de décisions marquantes. Il conservera le pouvoir d’attribuer la Légion d’honneur ou d’inaugurer le musée de Compiègne […]
Au fond, nos gouvernants ne comprennent pas ce qu’ils signent et n’en mesurent pas les implications. […] [Les députés français] ont sacrifié à un slogan : il faut relancer l’Europe, on ne peut pas laisser l’Europe en panne, etc. Mais ils n’ont pas la moindre idée de son contenu ! Il y a un confusionnisme mental stupéfiant des élites politiques, qui ne comprennent même pas que la construction d’un super-Etat les dessaisit de leurs propres attributions. Au fond, ça les satisfait secrètement, parce qu’il n’est pas facile de gouverner…"
Papon
Celà ressemble beaucoup à ce qui s’est passé à Washington au lendemain du 11/9 lorsque le congres americain a été prié ( obligé ?) de voter le Patriot Act sans avoir eu même le droit de le lire, ce qui valait peut-être mieux puisqu’il mettait au pilon une bonne partie de la Constitution.
Humour involontaire quand on sait que le 11/9 est precisement la date de promulgation de la Constitution americaine !
Jean
A moins que nos dirigeants sachent bien ce qu’ils signent mais visent d’autres intérêts (nouvel ordre mondial) qui dépassent leurs petites personnes…