Le numéro de la semaine de France catholique est consacré au martyr des carmélites de Compiègne. Extrait d’un article de Véronique Jacquier :
[…] Cependant, l’année 1794 marque un tournant. Par la loi du 10 juin, le Tribunal révolutionnaire ne peut plus rendre d’autres verdicts que la condamnation à mort ou l’acquittement. Dans le même temps, les habitants de Compiègne sont accusés d’être trop « modérés » en témoignant une opposition aux excès révolutionnaires. Afin de détourner les soupçons sur la population locale, les autorités accusent les carmélites d’être des agents de la contre-Révolution, forcément royaliste. Les 16 religieuses présentes à Compiègne seront arrêtées les 22 et 23 juin 1794 et incarcérées dans leur ancien couvent de la Visitation jusqu’au 12 juillet. Des écrits jugés compromettants comme des lettres critiquant la Révolution justifieront la répression qui les cible. Ont-elles conscience que commence le chemin qui les mènera à la guillotine ? Juste avant leur transfert de Compiègne à la Conciergerie à Paris, elles profitent d’une lessive pour remettre leur habit, avec la cape blanche de chœur, prophétisant ainsi que c’est en carmélites qu’elles mourront. La prison leur permet de renouer avec la vie communautaire car elles ne sont plus séparées mais surtout leurs conduites édifient les témoins qui les entendent toutes les nuits réciter leurs offices à deux heures du matin. Selon l’un d’eux, le 16 juillet 1794, la veille de leur exécution, elles célèbrent dans la joie la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel et « la veille de leur mort semble un grand jour de fête ». […]