C'est Jean-Marie Guénois qui le dit :
"Formules chocs, dialogue très vivace, entre le pape François
et Eugenio Scalfari, 89 ans, laïque et anticlérical affiché, fondateur
du quotidien de gauche La Repubblica, l'«interview» publiée sur trois
pages, mardi 1er octobre, a fait sensation. Petit florilège de citations
attribuées au Pape: «Dieu n'est pas catholique» ; «les chefs de
l'Église ont souvent été narcissiques» ; «quand je me trouve confronté à
un clérical, je deviens soudainement anticlérical » ; «la vision
vaticano-centriste (de la curie, NDLR) néglige le monde qui nous
entoure. Je ne partage pas cette vision et je ferai tout pour la
changer» ; «les pères conciliaires savaient qu'ouvrir à la culture
moderne signifiait œcuménisme religieux et dialogue avec les
non-croyants. Depuis ce temps il a été fait assez peu dans cette
direction. J'ai l'humilité et l'ambition de vouloir le faire». Devant la
verdeur du texte, un doute s'est installé, mercredi, à Rome sur les
conditions de recueil de cette interview. Embarrassé, le Vatican a
reconnu qu'il ne s'était pas agi d'une interview mais d'une conversation
à bâtons rompus dans un cadre privé, non destiné à publication. Que le
texte n'avait «pas été revu par le Pape». Que «sans être une encyclique»
«la substance de l'entretien» y était mais que le document n'avait «pas
d'autorité» particulière. Le Figaro a interrogé Eugenio Scalfari sur
les conditions de recueil de cet entretien. Celui-ci a confirmé jeudi
que «l'interview n'a pas été enregistrée et qu'aucune note n'a été
prise» mais que le texte, affirme-t-il, a été «approuvé» par le Pape
«avant publication». Un texte, donc, intéressant mais à ne pas forcément
prendre au pied de la lettre."
Et Le Monde précise :
"sur la forme, l’exercice a frisé l’amateurisme : le pape n’a pas demandé à relire la retranscription de la conversation qu’il a eue avec le directeur de la Repubblica, a reconnu mercredi le porte-parole du Vatican. L’un des plus sérieux vaticanistes italiens y a relevé des incohérences, notamment la description d’une scène, lors du conclave, sur un balcon… qui n’existe pas. Un détail fâcheux qui pose plus largement le contrôle de la parole papale."