Joseph Maïla, le recteur de l’Institut catholique de Paris, a annoncé sa démission. Cet universitaire d’origine libanaise, spécialiste reconnu du Moyen-Orient, en poste depuis septembre dernier, affirme qu’il a été «mis dans l’impossibilité de poursuivre (son) mandat». L’actuel recteur par intérim, soeur Geneviève Médevielle, est en cours de discussion avec l’archevêque de Paris pour organiser la succession.
Mgr Vingt-Trois ne souhaite pas s’exprimer sur cette affaire qui, dit-on à l’Institut catholique, ne pourra que relancer les rumeurs sur une entente difficile entre l’archevêché et les autorités de cette université placée sous le double contrôle du ministère de l’Éducation nationale et du Saint-Siège. Déjà, en 2000, lorsque le cardinal Jean-Marie Lustiger avait ouvert une nouvelle faculté de théologie pour le diocèse de Paris, les tensions s’étaient ouvertement exprimées. A l’époque, dans la revue Études, l’archevêque de Paris avait justifié son choix en insistant sur la nécessité d’un enracinement de la recherche théologique dans des communautés de prières et de vie chrétiennes, sur la participation de laïcs à ce travail d’élaboration et sur la fidélité totale de «l’aventure intellectuelle à l’acte de foi dans l’Eglise».
Depuis, les divergences sur l’orientation de la catho ne se sont pas effacées. En témoigne la désignation de Joseph Maïla il y a moins d’un an par le corps enseignant de l’université, choix qui ne correspondait pas à la volonté de l’archevêque de Paris, pourtant officiellement chargé de la nomination. Des différends les opposeraient entre la voie d’une identité chrétienne plus marquée ou celle d’une plus grande insertion dans la société civile. Une université catholique doit proposer un enseignement catholique…