Après avoir été plusieurs fois repoussée, la Conférence de la famille 2005 va se tenir, jeudi, à Matignon, sous l’égide de Dominique de Villepin. Les propositions des rapports préparatoires, remis en avril dernier, vont donc être traduites, pour certaines d’entre elles, dans les faits. La principale émane du groupe présidé par Hubert Brin, président de l’Union nationale des associations familiales (Unaf), sur la relance de la démographie.
Ce dernier préconise une réforme du "complément de libre choix d’activité" (anciennement connu sous le nom d’allocation parentale d’éducation), aide forfaitaire de 512 euros par mois pour les personnes s’arrêtant de travailler à la suite d’une naissance, et ce sans condition de ressource. En échange d’une limitation de sa durée à un an, l’aide devrait garantir un supplément d’indemnité de 50 % par rapport au système antérieur. Cette amélioration sera réservée, dans un premier temps, au troisième enfant et, faute de crédits, n’entrera en vigueur qu’au 1er juillet 2006. Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale et à la Famille, souhaite présenter cette réforme comme une première étape vers un congé parental resserré sur un an pour toutes les familles. Ainsi, les femmes qui souhaitent arrêter de travailler pour élever leurs enfants (et il y en a beaucoup) n’auront plus cette ressource financière passé un an !
L’allocation de présence parentale va être réformée. Elle permet à des parents d’interrompre ou de réduire leur activité pour s’occuper d’un enfant gravement malade, handicapé ou accidenté. Mais il faut pouvoir certifier de la nécessité d’une présence ininterrompue d’au moins quatre mois, et le montant de l’aide (841 euros par mois quand un membre du couple cesse son activité) n’est pas jugé suffisant, les frais matériels étant souvent importants. La réforme va consister à relever l’indemnisation tout en assouplissant ses conditions d’attribution : périodes plus courtes, pathologies moins lourdes, possibilité de fractionnement entre membres du couple…
Le ministre délégué à la Famille mise aussi beaucoup sur la relance de la carte familles nombreuses, qui ne sera plus délivrée par la SNCF mais par les CAF et les mairies. Elle donnera dorénavant droit à des réductions plus importantes dans les services publics (bibliothèques, piscines, musées), mais aussi dans de nombreuses enseignes privées. C’est déjà ça.