La Direction du développement des médias (DDM), service rattaché au premier ministre, a publié, mercredi 19 juillet, son étude annuelle sur la presse, qui compile les données recueillies auprès des "300 plus gros éditeurs de presse en France". Le commentaire qui accompagne l’enquête est particulièrement alarmiste sur l’état du secteur. La crise est structurelle, puisque les chiffres montrent clairement une baisse des ventes de journaux. Le chiffre d’affaires recule de 2,3% (10,59Md€). Pis : les ventes par abonnement "baissent de 1,6% en volume", alors qu’elles enregistraient "une progression soutenue depuis 15 ans". Résultat : les abonnements "ne compensent plus la dégradation des ventes au numéro".
La DDM se préoccupe particulièrement de la crise de "la presse nationale d’information générale et politique" pour laquelle "2005 est une année noire". Avec moins de 1,46 Md€ de chiffre d’affaires, elle "enregistre son plus mauvais niveau de recettes depuis une quinzaine d’années." La presse magazine, accuse "une double décroissance du volume de ses ventes et de ses recettes publicitaires depuis l’an 2000."
Les affaires qui secouent France-Soir, Libération, L’Humanité, montrent à quel point la presse française ne survit que grâce à la perfusion financière généreusement octroyée par l’Etat, grâce aux impôts des Français qui lisent de moins en moins la presse à pensée unique que certains osent nommer pudiquement "pluralité".
Présent, pourtant indiscutablement quotidien national d’informations générales et politiques, doté de faibles ressources publicitaires, est privé depuis plus de 5 ans de la subvention légale qui lui revient de droit. Et Présent survit seul. Mais comme le rappelle Jeanne Smits :
"Présent aimerait recapitaliser, avec votre aide et non point celle des investisseurs et des banques ; en sauvegardant farouchement notre indépendance. Cela nous permettrait d’envisager l’avenir avec moins d’inquiétude, mais nous ne nous cachons pas pour autant que notre premier besoin est celui d’augmenter le nombre de nos lecteurs. Avec la campagne électorale qui s’ouvre déjà, cela devient un devoir pressant car Présent a son rôle à jouer au sein du mouvement national, sous la devise "Dieu, famille, patrie"."
Eloi
Il faut néanmoins noter que cette désaffection de la “grosse presse” aux ordres de la Pensée Unique ne correspond malheureusement pas à une augmentation de la presse “libre”.
Il s’agit surtout d’un mouvement plus général de recul vertigineux de la presse écrite, dans le cadre d’une véritable “civilisation” de l’audiovisuel, où tout effort de réflexion approfondie, de lecture réfléchie et ruminée ne fait plus le poids face à l’instantané et au zapping permanent qui caractérisent les nouveaux médias.
Faut-il y voir un recul culturel devant un effort intellectuel élémentaire ?
C’est à craindre lorsque l’on constate, dans l’enseignement par exemple, combien les élèves sont de plus en plus réfractaires à toute réflexion nourrie par des textes étudiés “à fond”…
Fontey
PRESENT reste trop cher même sur Internet.
Un abonnemement mensuel a l’edition electronique du Monde c’est 6 euros. A eux de voir!
jean-françois
Bien d’accord avec les deux posts ci-dessus.
Il serait illusoire de croire que la population est pour la France, pour la nation et la culture française. La population, hormis quelques uns, n’a que des repaires historiques falsifiés, n’a plus que honte de la France, a honte de la religion catholique, considère l’avortement comme un droit etc.
Ce qui est fascinant, ce qui est mystérieux, c’est la capacité des agents culturels à faire nier l’évidence par une population entière.
Cette quasi disparition de la presse est un signe de l’abrutissement de la population. Les ex-lecteurs ont peut-être l’intuition que tant de désinformation ne valent pas tant d’efforts intellectuels.
On ne peut éternellement leur dire : votre culture est monstrueuse (elle a donné les croisades, l’esclavage, la colonisation et autres horribles choses) et les inviter à se cultiver.
Pef
Entiérement d’accord avec les posts ci-dessus.
Mais je crois aussi qu’il n’y a jamais eu d’âge d’or de la presse dite sérieuse, du moins au dire des contemporains. Ce mouvement de recul devant l’effort intellectuel me semble une constante de l’Humanité, accélérée de nos jours par la disparition programmée de la classe moyenne en occident, le contrôle étroit de l’information par le ministére de la propagande et le poison mortel des communautarismes.
Il est bien certains que les pouvoirs en place “pré-digérent” l’information et infantilisent l’électeur moyen.
Quimboiseur
Moi dans le metro je vois des asiatique lire de la presse avac des caractères chinois, je vois des turcs lire de la presse turque, je vois des russes lire de la presse avec des caractères cyrilliques, je vois des pakistanais lire de la presse pakistanaise.
Peut etre y a t-il une baisse de la presse nationale et une augmentation de la presse communautaire ?
Jan-Pawel
@ Quimboiseur :
“Peut etre y a t-il une baisse de la presse nationale et une augmentation de la presse communautaire ?”
Hein ???? Je crains de ne pas comprendre…
Christian
Les sujets portés à notre connaissance sont bien douloureux à nos consciences et pour la mémoire qui nous attachent aux grands hommes qu’a donné la France. Mais n’oublions pas que la vérité rend libre tandis que le mensonge permet d’enchainer les peuples. Le travail d’aliénation n’a pas été subi au meme degré par toute ces communautés hors France.
Merci à vous tous pour ce vrai journalisme et pour les répons et témoignages.