Dans le Figaro, l’éditorialiste Yves Thréard fait le lien entre les deux : l’un et l’autre seraient le signe que les pays deviennent ingouvernables, et que les électeurs "refusent de trancher".
Sa réflexion frise l’absurde : les Italiens n’ont pas, individuellement, refusé de trancher. Le prétendre, c’est anthropomorphiser à tort le corps électoral, comme si, animé d’une intelligence collective, il avait décidé que l’écart entre les coalitions serait de 0,066%. Tous les commentateurs ont au contraire remarqué une forte polarisation du débat, et une participation très importante (83%).
Il y a bien un lien entre les deux, mais c’est celui-ci : ils montrent qu’un "centre-droit" coupé de sa "droite" ne fait pas le poids face à la gauche.
Si Berlusconi n’est pas passé loin de la victoire, c’est parce qu’il a associé toute la "droite" à sa coalition, jusqu’au sulfureux parti d’Alessandra Mussolini. Sans les 0,7% de cette dernière, il ne parlerait même plus aujourd’hui de recompter les voix.
L’UMP, en s’étant coupée de forces beaucoup moins sulfureuses, s’est retrouvée bien seule face à la gauche. Mais la gauche agissait de manière unie, chacun dans son rôle : de Roger-Gérard Schwartzenberg écrivant des tribunes dans Le Monde aux anarcho-syndicalistes fournissant des images d’émeutes au journal de 20 heures.
Henri Védas
PS : le billet d’Yves Daoudal revient sur l’élection italienne.