Dans Présent de demain, Jean Madiran démonte les a priori idéologiques derrière la présentation du sondage de La Croix évoqué ici, qui portait en particulier sur les préférences politiques des catholiques.
Pour comparer la répartition politique des catholiques à celle des Français dans leur ensemble, l’enquête nous donne d’abord la répartition de l’« ensemble des Français » :
— Total gauche : 35,6 %.
— Total droite : 29,1 %.
[…] Le truquage de La Croix consiste à compter dans « la gauche » toute l’extrême gauche sans exception, et à amputer « la droite » de toute son extrême droite. Si l’on rétablit dans « la droite » les 10,1 % attribués à l’extrême droite [FN et… MPF], on arrive à un résultat plus conforme à la réalité :
— Droite : 39,2 %.
— Gauche : 35,6 %.
[…] La Croix reconnaît que plus on est catholique, plus on est de droite (et c’est bien normal !) mais elle est très gênée d’avoir à afficher que chez les « catholiques pratiquants » 45,4 % sont de droite contre 23,3 % de gauche. Pourtant ces chiffres ont été artificiellement minimisés par l’amputation des 13,7 % de la dénommée extrême droite. Si on rétablit ces derniers dans le compte, on découvre que chez les catholiques pratiquants 59,1 % sont de droite contre 23,3 % de gauche (et 17,6 % sans opinion). Mais on comprend que ce 59 contre 23 faisait trop honte à La Croix, qui avait imaginé faire mieux, et qu’à tout prix il fallait le plus possible l’abaisser.
xangô
c’est surtout “La Croix”
qui est de gôche
ils peuvent toujours chercher des abonnés
vive Nietzche
Franck
Complètement d’accord avec votre article.
Cela dit, il est indubitable qu’il existe un rapport entre chrétienté et idéologie de gauche : la notion de partage et le côté social.
Il est en effet parfois assez frappant de comparer certains passages de la Bible avec des textes de Marx ( concernant les sujets important que sont la notion de partage et le social), ces derniers se ressemblent parfois beaucoup, bien que la comparaison s’arrete à ces thèmes là.
Annie
Simple question, mais 39.2% + 35.6% = 74.8%
à qui “reviennent” les 25.2% manquants ??
xangô
de toute façon, peut-on vraiment être catholique pratiquant, de nos jours, et être de droite
à partir du moment où il n’y a plus de lien entre la religion et le pouvoir…
le catholicisme allait de pair avec la royauté!
si le catholicisme va désormais de pair avec le socialisme, c’est qu’il est désactivé
Mithrandir
Etre catholique n’est pas appartenir à un parti c’est être membre de l’Eglise corps du Christ, témoin de celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. La gauche étant relativiste, il est difficile pour un catho d’être de gauche. En France, un catho est donc de droite parce qu’il ne peut pas être de gauche pour autant il n’adhère pas forcément à toutes les idées de certains partis de droite…
BM
Venant de la Croix (qui se qualifie de “centre-gauche” d’après son rédacteur en chef) ce sondage trafiqué n’est guère surprenant,
F. Carton
à Franck
“il est indubitable qu’il existe un rapport entre chrétienté et idéologie de gauche : la notion de partage et le côté social”
C’est une confusion fréquente et entretenue par la gauche entre la charité chrétienne qui est une initiative individuelle et privée et la “justice sociale” socialiste qui est collectiviste par essence.
Le Christ n’a jamais demandé au pouvoir temporel de son temps (Ponce Pilate, Rome…) d’augmenter les impôts pour enrichir les pauvres ; il a appelé à la charité individuelle envers les pauvres. “Rendez à César ce qui est à César” ne concerne pas l’aide sociale !!
Ceci explique beaucoup d’engagements sentimentaux de chrétiens pour la gauche.
Noel
A F. Carton
La position de l’Eglise est tout de même plus complexe que cela. L’Eglise, sans interférer dans la politique, donne, avec la doctrine sociale de l’Eglise, les critères d’une société juste. Elle reconnaît que la politique a un rôle a jouer dans ce domaine. Et cela passe bien par l’organisation, à plusieurs niveaux de l’Etat et de la société, d’une recherche de justice sociale. Il n’y a pas besoin d’être marxiste ou socialiste pour penser cela.
Cf. pour plus de précisons la première encyclique de Benoît XVI, sur la Charité divine, à partir du paragraphe 28. En voici un extrait :
“On a vu que la formation de structures justes n’est pas immédiatement du ressort de l’Église, mais qu’elle appartient à la sphère du politique, c’est-à-dire au domaine de la raison responsable d’elle-même. En cela, la tâche de l’Église est médiate, en tant qu’il lui revient de contribuer à la purification de la raison et au réveil des forces morales, sans lesquelles des structures justes ne peuvent ni être construites, ni être opérationnelles à long terme.
Le devoir immédiat d’agir pour un ordre juste dans la société est au contraire le propre des fidèles laïcs. En tant que citoyens de l’État, ils sont appelés à participer personnellement à la vie publique. Ils ne peuvent donc renoncer «à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun».
Une des missions des fidèles est donc de configurer de manière droite la vie sociale, en en respectant la légitime autonomie et en coopérant avec les autres citoyens, selon les compétences de chacun et sous leur propre responsabilité. Même si les expressions spécifiques de la charité ecclésiale ne peuvent jamais se confondre avec l’activité de l’État, il reste cependant vrai que la charité doit animer l’existence entière des fidèles laïcs et donc aussi leur activité politique, vécue comme «charité sociale». Benoît XVI (“Deus Caritas est”)
Benoît XVI insiste bien sûr aussi sur l’importance de la charité individuelle envers les pauvres : “L’affirmation selon laquelle les structures justes rendraient superflues les œuvres de charité cache en réalité une conception matérialiste de l’homme ”
F. Carton
Je suis d’accord avec vous et BXVI :
L’Etat a un rôle à jouer pour une société juste, les chrétiens doivent s’engager dans la vie sociale etc… Néanmoins, le magistère de l’Eglise ne dit pas ce qu’est une société juste sur le plan économique, et entre socialisme / libéralisme, il y a un équilibre à trouver.
De nombreux chrétiens penchent sentimentalement pour le socialisme en y voyant l’expression de leur générosité et de leur “solidarité” alors qu’il s’agit le plus souvent de faire payer par d’autres leur belle âme. Sinon, rien ne les empêche de consacrer leurs revenus propres à la charité sans obliger les autres à le faire.
La vraie charité chrétienne (mais qui utilise encore ce terme non politiquement correct) est un sacrifice personnel, volontaire et désintéressé, ce qui n’a moralement rien à voir avec la “solidarité” publique obligatoire.
En ce sens, un vrai chrétien en France serait plus naturellement “de droite”, défendant un Etat juste (rendant la justice, ce qu’il fait si peu) et favorisant la prospérité de tous et la charité privée (personnelle ou organisée).
J’aurais plus de fierté chrétienne à verser 75% de mes revenus à des hopitaux et institutions de secours chrétiennes qu’à un Etat usurpateur et inefficace. N’oublions pas qui a créé ces institutions avant leur confiscation par l’Etat.
Anonyme
“N’oublions pas qui a créé ces institutions avant leur confiscation par l’Etat.”
N’oublions pas non plus celui qui rebouche le trou sans fond de la restauration des eglises…
jlmont
celui qui entretient ces biens est le propriétaire tout simplement. personne n’ a obligé l’état a spolier l’église de ses lieux de culte!! ce fut un gigantesque hold up en 1789 avec récidive en 1905!! il déboucha sur le désastre spéculatif des assignats et des reventes et destructions de “bien nationaux” qui se prolonge de nos jours…….ils rebouchent le trou de leur défaut d’entretien, soumis aux aléas des changement de majorités municipales, tantôt pour tantôt contre !! tout ceci juste après avoir proclamé que le droit de propriété était “sacré”: cherchez les erreurs!
ROBERT
On ne peut pas enlever à l’Eglise ses sources de financement (fruits de dons et legs à travers les âges), et lui reprocher ensuite de ne pouvoir assumer financièrement ses charges (ici entretient des lieux de culte). C’est pourquoi la France, très logique avec elle-même, lui a spolié l’un et l’autre.
Libéral
“La Croix reconnaît que plus on est catholique, plus on est de droite (et c’est bien normal !)”
Je suis choqué que personne ne relève ce bout de l’article. Les présupposés sont ils du côté de la croix ou chez vous? Je suis catholique et à peu près à l’exact opposé de Villiers sur l’échiquer politique (Alternative Libérale) et cela ne m’empêche pas d’être un bon catholique, ne vous en déplaise. Cette appropriation de la foi par des mouvements politiques extrémistes est effrayante
jlmont
ce n’est pas vous répétant 3 fois que vous aurez davantage raison!! cela s’appelle faire tourner le moulin à prières
Libéral
“La Croix reconnaît que plus on est catholique, plus on est de droite (et c’est bien normal !)”
Je suis choqué que personne ne relève ce bout de l’article. Les présupposés sont ils du côté de la croix ou chez vous? Je suis catholique et à peu près à l’exact opposé de Villiers sur l’échiquer politique (Alternative Libérale) et cela ne m’empêche pas d’être un bon catholique, ne vous en déplaise. Cette appropriation de la foi par des mouvements politiques extrémistes est effrayante
Libéral
“La Croix reconnaît que plus on est catholique, plus on est de droite (et c’est bien normal !)”
Je suis choqué que personne ne relève ce bout de l’article. Les présupposés sont ils du côté de la croix ou chez vous? Je suis catholique et à peu près à l’exact opposé de Villiers sur l’échiquer politique (Alternative Libérale) et cela ne m’empêche pas d’être un bon catholique, ne vous en déplaise. Cette appropriation de la foi par des mouvements politiques extrémistes est effrayante
David Descamps
Oui, à l’opposé de de Villiers, aux côtés du grand Jack Lang, grand ponte du libéralisme sociétal.
Je suis un belge catholique, et je ne me sens près de rien en France ou en Belgique : il n’y a aucun parti conservateur, seulement des idéologues progressistes dont on connait les exactions depuis 1789.
Anonyme
Merci Liberal !
Noel
A F. Carton
Merci pour les précisions que vous apportez. Toutefois, je me permets d’insister sur un point : l’Eglise a bien un discours sur l’organisation économique et sociale d’un pays. Il s’agit de la “doctrine sociale de l’Eglise”, qui fait bien partie du magistère. Elle s’est éléborée au cours des derniers siècles, présente un ensemble théorique cohérent et gagne à être étudiée. Ses principes permettent de voir les choses autrement qu’à travers cet éternel clivage entre économie libérale et collectiviste. Je connais des chrétiens qui, dans la mesure où on leur laisse un peu de latitude, l’appliquent au quotidien en entreprise, et obtiennent de bons résultats.
Il y a un très bon petit livre (moins de 100 pages, ed. de l’Emmanuel) du professeur Schoyaens qui la présente de façon pédagogique.
guru
laissez La Croix à ses lectrices du 4ème âge et à ses douloureux souvenirs de grandeur.
titou
La gauche , et l’extreme gauche ont la haine des cathos , les associations de gauche sont les premieres a se foutre de la gueule et a porvoquer les cathos …. n’oublions pas non plus ce que les bolchos , grands amis des socialauds , ont fait en ex URSS en imposant l’atheisme forcée .