Hier à Caen, Nicolas Sarkozy a prononcé un vibrant discours sur la nation. Extrait :
"L’homme ne grandit pas quand la nation décline. Entre la fuite en avant dans le mondialisme et l’enfermement dans le local, entre le marché planétaire et les féodalités, entre le nomadisme et le tribalisme, je le dis haut et fort : la conception française de la nation est une force d’émancipation."
Question (insoluble) : comment peut-on, après un tel discours, proposer de re-faire voter la Constitution européenne, allégée mais contenant encore la réforme institutionnelle qui consacre la fin de la souveraineté française (en adoptant la règle de la majorité contre celle de l’unanimité), par le Parlement ?
Pascal G.
C’est son “appel de Cochin” à lui : mâle déclaration solennelle sur l’éternelle grandeur de la France, la hauteur, la largeur et l’épaisseur de son admirable civilisation bi millénaire, le devoir de ses fils de conserver son indépendance face au parti de l’étranger, et sur l’ardente obligation des étrangers d’apprendre le français et de travailler pour vivre sur son sol, mais le tout étant gravé sur le marbre en caramel mou des engagements de campagne électorales.
Au contraire d’un roi, un président élu n’aura pas à transmettre : il peut donc faire toutes les promesses et serments, même et surtout ceux qu’il n’est pas tenu d’honorer.
Xtophe
Moi, ça me rappelle le discours de Chirac en 1991, quand il a promis l’abandon du regrouppement familial et le moratoire sur l’immigration. Vous en souvenez-vous en ? Il s’agissait du fameux discours sur “le bruit et l’odeur”. Cela n’a pas empêché les militants RPR d’applaudir les déclarations de leur dirigeant et même de rire à sa blague vaseuse.
Un conseil aux gens qui considèrent que Sarközy se lepèneserait :
Méfiez-vous, il ne lepénise que son discours dans le cadre de la campagne présidentielle. Dans six mois, toutes ces belles promesses partiront en fumée. Sarközy agit de manière stratégique afin de pouvoir contrer le poids grandissant dans les sondages (fabriqués) des deux redoutables adversaires qui se situent à sa gauche (Bayrou et Royal). C’est la raison pour laquelle il droitise son discours.
“Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient” disait Pasqua…
Lug
Encore un exemple qui montre à quel point Sarközy est dangereux, un Tapie puissance 10. Ce type a une soif de pouvoir colossale, aussi importante que son absence de conviction (encore plus peut-être que Chirac, qui lui a toujours eu des rudiments de gauchisme).
Il promettra tout à tout le monde, toutes les communautés, toutes les chapelles, et même, comble de l’ignoble, à nous les indigènes de ce pays.
Entendre des gens comme Sarko, ou comme les socialistes, parler de patriotisme, m’a toujours donné la nausée. C’est Tartuffe souillant Jeanne d’Arc.