Hier à Bordeaux, Nicolas Sarkozy a prononcé un discours dans lequel il a affirmé vouloir "remettre l’homme et la vie au centre de la politique" :
"Il était temps de parler de la vie parce que la question de la vie est partout posée, parce que la question de la vie traverse toute la société, parce qu’à travers l’interrogation sur la vie on comprend mieux la nature de la crise actuelle et son caractère profond."
Belle ambition, mais la suite nous laisse sur notre faim. Prolifération nucléaire, terrorisme, réchauffement climatique, épuisement des ressources, paix dans le monde, solidarité, travail, discrimination, immigration, écologie, etc. sont les thèmes abordés dans cette "politique de la vie". Le passage sur la famille ("La politique de la vie aujourd’hui c’est celle qui, tout en responsabilisant les familles, les aide à élever leurs enfants quand elles en ont besoin") passe sous silence la dernière loi votée par l’UMP, qui interdit aux familles de se regrouper pour instruire leurs enfants.
Si ni l’avortement, ni le clonage, ni la recherche sur les embryons ne sont abordés, Nicolas Sarkozy a tout de même évoqué l’euthanasie :
"La politique de la vie c’est la politique du respect absolu de la vie [absolu sauf pour l’embryon ! NDMJ] mais jusqu’à la limite de la souffrance humaine, car il n’y a qu’une seule limite, celle où la souffrance est si grande qu’elle détruit la vie. Notre société ne peut pas se dispenser de réfléchir à cette question, parce que nul ne peut rester indifférent à la souffrance extrême."
Disons le tout net : cette culture de mort n’a rien à voir avec une politique de la vie.
RC
Des stoïques aux chrétiens, en passant par les musulmans et les hindous, aucune tradition religieuse ou philosophique n’a jamais préconisé la mort en réponse à la souffrance. Cette solution a toujours été réservée aux animaux. En sommes-nous là ?
En remède, méditons Simone Weil :”L’extrême grandeur du christianisme vient de ce qu’il ne cherche pas un remède surnaturel contre la souffrance, mais un usage surnaturel de la souffrance”.
confiboise
Nicolas Sarkozy est contre la souffrance, c’est plutôt une bonne nouvelle ! Il n’a dit finalement que ça hier soir.
N’en déduisons pas trop tôt qu’il est pour la légalisation de l’euthanasie. Un militant des soins palliatifs pourrait fort bien s’approprier ses propos…
Même si je vous l’accorde, il nous faut rester vigilants sur sa position sur la fin de vie.
[Non justement. Les soins palliatifs existent déjà, ils soulagent la souffrance mais ne suppriment pas la vie, comme cela est dit dans le discours de N.S. : le respect de la vie sauf si la souffrance est intolérable…
Et puis N. Sarkozy avait déjà fait un pas vers l’euthanasie : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2007/02/nicolas_sarkozy_1.html MJ]