Le président Polonais est interrogé dans Le Monde. A propos du vote à double majorité prévu par le traité constitutionnel pour les décisions communautaires :
"[L]a Pologne pourrait poser son veto […] entre le système de vote mis en place par le traité de Nice et celui proposé par le projet constitutionnel actuel, il y a une grande différence pour la Pologne. Le plus grand bénéficiaire du système inscrit dans le projet actuel de constitution serait l’Allemagne. Celui qui y perdrait le plus serait la Pologne. Aucun pays ne saurait l’approuver. […] Nous pouvons être d’accord pour certains changements. Mais nous n’accepterons pas le système de vote proposé dans le projet actuel."
A propos du poste de ministre des affaires étrangères de l’Union :
"La politique étrangère de l’Union est déjà une réalité. Une réalité qui soulève plusieurs questions : quels Etats influent cette politique communautaire ? N’est-ce pas une sphère où agissent seulement les deux ou trois Etats les plus forts de l’Union ? […] Si le poste de ministre des affaires étrangères devait être créé, les Etats les plus puissants de l’Union continueraient à mener une politique étrangère indépendante, alors que les Etats plus faibles verraient leur liberté d’action tomber à zéro."
Sur l’affaire Geremek :
"[J]e ne peux pas approuver son geste qui nuit à la Pologne. La manifestation de M. Geremek a créé une impression absurde qu’en Pologne la démocratie est menacée. Notre pays doit résoudre les problèmes que d’autres Etats post-communistes ont résolus il y a plus de quinze ans. Je ne vois aucune atteinte à la dignité de qui que ce soit. Notre loi est plus douce que celle qui fut à l’œuvre en Allemagne, par exemple."