Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier à Madrid contre la politique du socialiste Zapatero, qui soutient implicitement l’organisation séparatiste et terroriste basque ETA. Les manifestants, convoquée par l’Association des victimes du terrorisme, soutenus par l’Eglise et le Parti populaire (PP), tenaient des banderoles avec pour inscriptions "Pour eux, pour tous", "En mon nom, non", Mémoire, dignité et justice". Parmi eux se trouvaient le président du PP, Mariano Rajoy, l’ancien chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar (PP) et l’ancien ministre de l’intérieur, Angel Acebes (PP).
Le cortège s’est réclamé hostile à toute négociation avec l’ETA, dont les membres sont des assassins. Zapatero, dont la démission a été réclamée, a en effet érigé la "pacification" du Pays basque espagnol en priorité de son mandat. L’Eglise catholique a soutenu cette manifestation, qu’elle dit "légitime" au nom de ceux qui ont "beaucoup souffert".
Le débat qui divise les Espagnols sur l’opportunité d’un processus de paix s’est intensifié en février, depuis que M. Zapatero a évoqué un possible "début de la fin" de l’ETA, qui a assassiné plus de 800 personnes depuis 1968. En janvier, le lieutenant-général des Forces terrestres, José Mena Aguado, a été mis aux arrêts. Il a été limogé pour s’être prononcé contre le projet d’autonomie élargie de la Catalogne, avertissant que l’armée pourrait devoir jouer son rôle constitutionnel de garante de l’unité de l’Espagne. Confrontée à ce problème, le malaise grandit dans l’armée et il se pourrait bien, si Zapatero continue sur cette voie, qu’elle se retourne contre lui : avec ce ton et au rythme des manifs, la prochaine marchera-t-elle sur le Palais de la Moncloa, résidence officielle de Zapatero ?