Une semaine après la mort de Jean-Paul II, le tableau est paradoxal : la joie et la paix sont du côté des cathos, et en particulier de la "Génération Jean-Paul II" (au fait, personne ne se souvient plus ni ne se réclame de la soi-disant "Génération Mitterrand" !); alors que l’affliction mauvaise et la frustration recuite sont du côté des laïcards, ceux qui avaient attendu la mort du pontife avec le plus d’impatience.
Ces derniers se plaignent maintenant d’avoir dû endurer que les médias parlent de l’Eglise et des catholiques autrement que pour les calomnier. Comme le remarque Georges-Paul Wagner dans Présent d’aujourd’hui, ils demandent : "A quand la séparation de l’Eglise et des media ?" (titre du Canard Enchaîné.)
Par l’arrogance des reproches faits, par exemple, aux chaînes du service public, on comprend que beaucoup de nos compatriotes croient que la laïcité, c’est le droit de n’être importuné par le spectacle de cathos ni dans les lieux publics, ni à la télé. (Un lecteur suggère d’écrire à France 2 pour dire que tous ne pensent pas ainsi.)
Répétons que ce débat dérisoire est une triste exception française. Une preuve parmi d’autres: ce recueil de dessins de presse consacrés à la mort du Pape sur un site de gauche américain. Sur une trentaine de dessins, seuls un ou deux sont modérément hostiles.