L’abbé Michel Cicculo, curé de Saint Étienne du Grès (Bouches-du-Rhône), a décidé de détruire la vaste peinture murale qui ornait une chapelle de sa paroisse. Il comparaissait hier à Tarascon pour "destruction volontaire du bien d’autrui" et s’en justifie :
"On n’a pas le droit de peindre des horreurs dans une fresque".
À peine achevée, l’oeuvre, créée à même le mur par Jacques Descordes, l’avait scandalisée : le curé l’a jugée "blasphématoire". La fresque (photo), dessinée à travers tout le choeur de la petite chapelle du XIe siècle, isolée au sommet d’une colline, montrait un lion, un aigle, un taureau, et un ange, symbolisant les quatre évangélistes saint Marc, saint Jean, saint Luc et saint Matthieu. Les lecteurs jugeront eux-mêmes la production (cliquer pour agrandir).
L’oeuvre avait été proposée par Jacques Descordes (que Le Figaro estime "connu à travers le monde", ce que dénote google) à la mairie de Saint Étienne du Grès – propriétaire de la chapelle. La réalisation a été acceptée par le maire, mais sans délibération du conseil municipal.
Le 25 février, l’abbé Michel Cicculo a entièrement détruit la fresque. Il encourt jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 30 000€ d’amende. Jacques Descordes a par ailleurs demandé 150 000€ de dommages et intérêts. Me Vincent Clergerie, avocat de l’ecclésiastique, a plaidé la relaxe, estimant que l’oeuvre avait été réalisée en dehors de tout cadre légal. Sur la dernière photo, on voit le choeur avant la peinture.