Selon une tribune publiée par le Washington Post, la Commission américaine des droits civils recommande que la primauté du principe de non-discrimination soit établie, fût-ce au détriment de la liberté de conscience et des convictions religieuses :
"C’est l’aboutissement logique de l’idéologie de l’antiracisme et de la non-discrimination. L’aboutissement, donc, de décennies de manœuvres qui ont eu pour but d’instaurer un relativisme absolu. La contradiction dans les termes n’est qu’apparente : le relativisme qui met tout sur le même plan interdit bien évidemment qu’une pensée, une culture, une morale, une religion puisse l’emporter sur une autre, et dans la mesure où elles souhaitent échapper à un relativisme d’État juridiquement protégé, elles ne peuvent avoir d’autre choix que de s’incliner.
Le rapport de la commission, publié le 7 septembre dernier, le dit clairement : « La protection des droits civils visant à assurer la non-discrimination, telle qu’exposée dans la Constitution, les lois et les politiques publiques, est d’une importance prééminente dans la jurisprudence américaine. »
Charles C. Haynes observe dans le Washington Post que « si nous acceptons cette assertion, cela signifie que les conflits entre la liberté religieuse et les principes de non-discrimination doivent être résolus par le refus d’accorder des aménagements au nom de la conscience religieuse, si ce n’est peut-être dans des circonstances extrêmement rares et d’interprétation étroite ».
Tout cela est parti des demandes d’aménagements et d’exemptions religieuses face aux droits accordés à des minorités en contradiction avec une morale communément acceptée jusqu’à il y a quelques dizaines d’années seulement. La dictature LGBT est passée par là, s’intégrant dans les dispositifs de protection des minorités raciales et des handicapés. Le sens du mot racisme a été, comme en France, élargi sans cesse jusqu’à interdire toute distinction relative à « l’orientation sexuelle » ou à « l’identité de genre » : on part de discriminations injustes pour aboutir à la proscription de toute discrimination, de toute distinction juste, y compris la différence entre l’homme et la femme et la définition du mariage naturel.
On se souviendra des cas de résistance de commerçants chrétiens dans les pays atteints de ce nihilisme tyrannique : désormais, refuser de loger un couple homosexuel est considéré comme une violation de la loi ; les pâtissiers ou les photographes qui préfèrent ne pas collaborer à une cérémonie de « mariage » homosexuel au nom de leur foi risquent des amendes et peut-être demain, la prison.
L’article du Washington Post observe que les demandes d’exemptions religieuses formulées par des individus et des groupes sont de plus en plus impopulaires, à tel point que de nombreux médias entourent désormais les mots « liberté religieuse » de guillemets menaçants, visant à faire comprendre que le concept est inacceptable.
Selon la commission des droits civils des Etats-Unis, ces demandes d’exemptions religieuses, lorsqu’elles sont accordées, portent une atteinte « significative aux droits civils » reconnus au nom de la « race, de la couleur, l’origine nationale, du sexe, du statut de handicapé, de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre ». […]"