Suite aux propos tenus sur une chaîne de télévision locale et qui ont entraîné quelques réactions, Nicolas Franchinard, le porte-parole de l'association "Oui à la vie !" qui a organisé la Marche pour la vie de cet après-midi à Bordeaux et qui est aussi secrétaire général des Etudiants pro-vie, a voulu préciser sa pensée et assure :
" avoir fait une faute de langage" et
"s'engage pour l'abolition à terme de l'avortement, ce qui passe d'abord par des mesures incitatives à l'accueil de la vie et la préparation à l'évolution des mentalités "
Il faut dire que la journaliste a davantage cherché à le piéger en cherchant des contradictions dans le combat pro-vie, utilisant un ton de débat plus que d'entretien objectif…
(via e-deo, qui communique également un compte-rendu de la marche. Voir aussi ici)
bergstein
Plutôt que de se référer à la loi Veil et à son abrogation, parlons plus clairement et disons que le but est que créer un ordre juridique qui protège l’enfant à naître et qui pénalise lourdement les acteurs de l’avortement.
Au moins c’est clair. Car quand on parle d’abroger la loi Veil, qui comprend exactement le contenu de cela ?
Jeanne Smits
J’ai publié sur mon blog un rectificatif venu de Bordeaux à la suite des propos hâtifs du jeune porte-parole de “Oui à la vie” :
Marche pour la vie à Bordeaux : beau succès… et un rectificatif
Beaucoup de monde, beaucoup de prêtres, un message clair : la 2e Marche pour la vie à Bordeaux aura éré un beau succès, comme le relate ici e-deo.
Mon post précédent mérite à cet égard un rectificatif : Nicolas Franchinard, tout jeune porte-parole de « oui à la vie » s’est semble-t-il laissé déborder par son premier plateau télé face à une journaliste hostile, Dominique Parmentier. Loin de considérer l’avortement comme un « droit » à respecter, comme il l’a dit, il a – devant la polémique qui a enflé – tenu à préciser qu’il souhaite l’abolition de la loi d’avorterment. Dont acte, avec plaisir.
La clarté doit être à mon sens au centre du combat pour la vie. Je suis persuadée de l’importance du travail de ceux qui aident les femmes qui avortent ou veulent le faire, deuxièmes victimes de ce crime qu’il faut à tout prix assister sans les stigmatiser.
En revanche je vois que dans le combat politique – et le combat pour la vie doit aussi se dérouler là, et pour certains des combattants, d’abord – il y a un ostracisme à l’égard de ceux qui s’opposent à la l’égalité de l’avortement et il me semble que se laisser impressionner par cet ostracisme est le meilleur service que l’on puisse rendre à la culture de mort.
Ce n’est pas le cas de la Marche de Bordeaux, j’en suis heureuse.
Vincent7
Je ne pense pas vraiment que le combat pro-vie ait pour finalité l’abrogation de la Loi Veil.
Et utiliser cela comme bannière ne fera que nous confondre avec toutes les autres causes plus ou moins réfléchies qui tres rapidement n’ont plus pour objectif que l’abrogation ou la modification d’une loi et dont on oublie a force de manifestations et de polemiques l’objet fondamental du combat.
Le combat Pro-Vie c’est faire prendre conscience aux gens que l’avortement n’est pas quelquechose d’humain, que c’est la vie d’un enfant qui s’arrête et que c’est en aucun cas un moyen de contraception d’urgences.
Mais pas seulement, le combat pro-vie c’est également débloquer des fonds pour créer des foyers d’accueil pour les mères en détresse, c’est se battre pour que l’on puisse proposer autre chose aux femmes que l’avortement par une gestion des planning familiaux a l’italienne par exemple.
Enfin le combat pro vie dans son application la plus actuelle c’est venir en aide à toutes les femmes en détresse qui dans une monstrueuse désinformation pourraient être trompées et ne jamais se remettre d’un acte qu’elle regretterait toute leur vie.
A partir du moment où les gens auront conscience de ce qu’est vraiment l’avortement mais surtout à partir du moment où l’on pourra proposer a ces gens dont la situation est deja dramatique autre chose qu’un drame supplémentaire par des soutiens financiers, psychologiques etc. les gens d’eux même se tourneront vers ces nouvelles solutions et malgré une Loi Veil toujours présente, nous aurons là gagné notre combat.
Supprimer la loi veil pour que les femmes continuent de se faire avorter dans les cuisines ce n’est pas le combat pro-vie.
C.B.
“Il faut dire que la journaliste a davantage cherché à le piéger”
Elle revient sans cesse sur des positions pro-avortement, en essayant de le pousser à une déclaration contraire soit à la légalité soit à l’idéologie actuelle. Il s’en est plutôt bien sorti.
Il a raison de dire que les femmes ont, légalement, le “droit” d’avorter (ce droit leur est effectivement reconnu par une loi -qui peut éventuellement changer-), mais que les pressions morales, aujourd’hui, s’effectuent essentiellement dans le sens de pousser à l’avortement.
On peut regretter qu’il n’ait pas souligné l’absence de diffusion des travaux existants sur le syndrome post-avortement, ni le fait que l’enfant, victime de l’avortement, n’a pas d’alternative.
Nicolas chapeau
Nicolas Franchinard a été parfait. Il ne s’est pas laissé embarquer dans les pièges tendus par la présentatrice, il est resté sympathique et souriant faisant passer le message qui était le notre.
Evidemment que l’abrogation de la loi Veil est une finalité, et le plus tôt possible sera le mieux. Je n’ai eu aucuns doutes sur Nicolas, mais si tu ne veux pas te faire virer de toutes les tribunes il faut savoir y aller intelligemment, ce qu’il a fait à mon avis! C’est toujours plus facile de commenter derrière son pc que sur un plateau où tu sais que quelques milliers de personnes te regardent.
Non, franchement Nicolas, chapeau!
Dominique
Sujet délicat que celui des stratégies pro-vies et des rapports entre les différents militantismes.
Il semble indéniable qu’il existe plusieurs courants de pensée difficiles à réconcilier, au moins dans l’immédiat, sur le plan politique ou religieux.
Mettre en avant dans un rassemblement certains mouvements politiques ou religieux, je ne parle pas de catholiques mais de groupes précis, peut paraître, à certains du moins, contre-productif compte tenu de la diabolisation et de la stratégie de certains mouvements.