Selon « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, l'arrestation de l’imam Hafiz Mohammad Khalid Chishti, de la
mosquée voisine du quartier où vivait la fillette, a surpris tout le monde. Alors que les observateurs pensaient que la justice se prononcerait sur
l’âge de la jeune chrétienne et son état de santé mentale. Le 7 septembre, sauf nouvel élément, le juge devrait prononcer la remise en
liberté de la fillette.
Selon EDA, des analystes pakistanais font valoir qu’inculper l’imam
de la mosquée de Mehrabad au nom de la loi ant-blasphème – au lieu s’en tenir à
l’inculpation de « fabrication de pièces à conviction, faux témoignage
et trouble à l’ordre public » – n’était pas le meilleur service à rendre
à la société pakistanaise :
« Ce dont [le Pakistan] a besoin est un
débat national et une refonte complète de sa législation, laquelle de
toute évidence prête le flanc à un détournement abusif par des personnes
poursuivant des vengeances personnelles ou animées d’une idéologie
religieuse extrémiste ».
Le P. Emmanuel Yousaf, directeur de la
Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Pakistan
estime qu’
« établir la vérité est un gain non seulement pour la
communauté chrétienne mais également pour l’ensemble du Pakistan. Ce
sera un bénéfice pour la démocratie, la justice, le respect de la
légalité et des droits de tous les citoyens. De fausses accusations de
blasphème ont en effet concerné les minorités religieuses mais également
des centaines de citoyens musulmans ».
L’avocat catholique Kahalil Tahir
Sindhu a demandé à ce que les 17 juges de la Cour Suprême du Pakistan
émettent une sentence motu proprio confirmant les points saillants du
cas, afin de donner une importance nationale, juridique et culturelle à
l’affaire de Rimsha Masih et d’en faire un avertissement pour tous.