Intéressante tribune de Patrick Kéchichian dans Le Monde. Extrait :
"L'Eglise n'est pas une institution comme une autre. Je veux bien admettre que cela soit agaçant, mais c'est ainsi… Quant à la foi c'est un espace de désintéressement et de vérité. Peut-être est-ce à peine croyable, mais c'est ainsi. Son moteur n'est pas la séduction. Sa "perception" ne passe donc pas par des slogans, des annonces dont il faudrait mesurer l'impact. Dès lors, le souci de parler justement doit balayer celui de communiquer… Car entre ces deux dimensions du langage, il y a une fondamentale contradiction.
[…] Chrétiens, n'allez pas crier sur les toits votre foi dans le Dieu fait homme, dans l'Esprit saint et dans la résurrection de la chair… Catholiques, restez discret sur votre appartenance à l'Eglise "une, sainte, catholique et apostolique"… N'allez surtout pas dire que vous faites corps avec elle… Et vous verrez l'agnostique vous sourire largement, ne plus vous considérer comme un fou ou un illuminé, un extrémiste. […] Ce que la vision chrétienne du monde et de l'homme peut avoir de spécifique et de cohérent, de dûment réfléchi et pesé (depuis une bonne vingtaine de siècles), doit-il être fondu dans une vaste et molle morale interchangeable ? Et pourquoi donc, dans le but de séduire qui, faudrait-il cesser de parler de "valeurs chrétiennes", parfaitement identifiables, reconnaissables et défendables ? En quoi la haute et claire affirmation de ces valeurs contredirait la tolérance et le respect ? Veut-on suggérer que si les chrétiens d'Irak, d'Egypte et d'ailleurs apprenaient à se montrer plus discrets, ils courraient moins de danger ? […]"
AO
J’aurais même mis tout ce passage en gras, mais tout ce qui est cité est très bon :
“L’Eglise n’est pas une institution comme une autre. Je veux bien admettre que cela soit agaçant, mais c’est ainsi… Quant à la foi c’est un espace de désintéressement et de vérité. Peut-être est-ce à peine croyable, mais c’est ainsi. Son moteur n’est pas la séduction. Sa “perception” ne passe donc pas par des slogans, des annonces dont il faudrait mesurer l’impact. Dès lors, le souci de parler justement doit balayer celui de communiquer… Car entre ces deux dimensions du langage, il y a une fondamentale contradiction.”
Monsieur Kéchichian me donne une occasion de saluer tous les Arméniens. Dans mon travail, j’ai récemment rencontré plusieurs Arméniens (je ne sais pas s’ils se connaissaient entre eux) qui m’ont fait forte impression, par la qualité de leur travail, et par leur attitude. Que le Seigneur les bénisse et les garde.
K.
Il semble en lisant l’article que les incantations à se taire soient au second degré.
“Et vous verrez l’agnostique vous sourire largement, ne plus vous considérer comme un fou ou un illuminé, un extrémiste. Frêle et bien timide ambition pour une “humanité réconciliée” ! […]”