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France : Laïcité à la française

Laïcisme : l’Etat veut interdire les messes à l’intention des défunts qui ne lui plaisent pas

Laïcisme : l’Etat veut interdire les messes à l’intention des défunts qui ne lui plaisent pas

Tous les ans depuis 1951, année de la mort de Philippe Pétain, l’Association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) fait dire une messe pour le repos de l’âme de l’ancien héros militaire de la Première Guerre mondiale. Il a donc fallu attendre la 74e messe pour que la République s’excite.

Cette messe était traditionnellement célébrée à l’ossuaire de Douaumont, site funéraire et mémoriel de la Première Guerre mondiale. Mais en 2024, l’ADMP s’était vu refuser la possibilité que cette célébration ait lieu dans la chapelle de ce monument. La messe avait donc été célébrée, avec l’accord de l’évêque de Verdun de l’époque dans une chapelle privée de la ville. En 2025, Mgr Philippe Ballot, administrateur apostolique du diocèse, avait proposé qu’elle soit célébrée en l’église Saint-Jean-Baptiste de Verdun.

Le maire (divers gauche) de la ville, Samuel Hazard, a pris un arrêté interdisant la tenue de cette célébration. En réponse, l’association a saisi le tribunal administratif de Nancy, qui a rendu une décision contraire à celle du maire. Le juge administratif a notamment considéré que le maire de Verdun n’a pas légalement le droit d’interdire cette messe car, en vertu du principe de séparation des Églises et de l’État, l’autorité publique ne peut intervenir dans une cérémonie religieuse se déroulant dans une église que pour des raisons de sécurité matérielle, et non pour des motifs liés au contenu idéologique de la célébration.

En réponse à la demande du maire de Verdun, l’administrateur apostolique du diocèse Mgr Ballot a, dans un communiqué publié le 13 novembre, déclaré :

« Pour l’Église, toute personne peut demander à un prêtre de célébrer une messe à l’intention d’une personne défunte, quelle que soit sa vie passée. Cette intention est portée dans la prière au cours de la messe, sans pour autant être un hommage. En acceptant l’intention de messe, le prêtre s’engage à la célébrer comme un service spirituel, cela n’est pas le reflet de son jugement personnel. »

Mais l’affaire ne s’arrête pas là : le procureur de la République de Verdun précise qu’une enquête est ouverte sur la « tenue d’une réunion politique dans un local servant habituellement à l’exercice d’un culte ». Vise-t-elle le prêtre qui a célébré la messe, l’abbé Gautier Luquin, pour « provocation par ministre du culte à la résistance à l’exécution des lois ou actes de l’autorité publique » ? Sollicitée par La Croix, le procureur a toutefois précisé que « le prêtre n’est pas visé en qualité de mis en cause dans l’enquête qui est actuellement en cours ». « L’enquête est diligentée contre X », « il s’agit d’un cadre d’enquête au regard des faits dénoncés, ne présageant aucunement les suites pénales ou non qui y seront données ».

L’ADMP est une association officielle depuis près de 80 ans et elle a toujours eu le droit de tenir ses activités ; de 1951 à l’élection de Chirac en 1995, tous les Présidents des IVe et Ve républiques ont chaque année fait déposer une gerbe de fleurs officielle sur la tombe du Maréchal à l’Ile d’Yeu à l’anniversaire de sa mort…

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