Samuel Pruvot, journaliste au magazine Famille Chrétienne, répond au Figarovox. Extraits :
"[Manuel Valls] a théorisé une laïcité de dialogue en pratiquant parfois une laïcité de combat. Manuel Valls fait partie des rares politiques qui ont pris le temps de réfléchir sur la laïcité. Il a publié en 2005 La laïcité en face (Desclée de Brouwer), en réponse au livre de Nicolas Sarkozy.
Il n'est pas, je crois, dans le même état d'esprit qu'un Vincent Peillon qui donne l'impression de vouloir ressusciter les pires heures de la IIIe République. Il ne s'agit pas d'abord pour Manuel Valls d'éradiquer toute influence de l'Eglise catholique dans la cité. Valls a une mystique républicaine proche d'un Jean-Pierre Chevènement. Il croit à la nation, à la République, en la matrice de la Révolution française. En dépit de ses connexions avec le Grand Orient, il n'est pas fondamentalement hostile aux religions et aux catholiques en particulier. […]
Manuel Valls est prêt à dialoguer dès lors qu'il s'agit de questions de fonctionnement, (bâtiments, fiscalité, formation, etc). En revanche, quand ça touche des sujets de société comme l'euthanasie ou le mariage pour tous, il se fera le héraut d'une laïcité de combat. Il ne lâchera rien et fermera toutes les écoutilles. Par sa gestion crispée et très rude de la Manif pour tous, il s'est mis à dos une bonne partie de l'opinion catholique. […]
Valls a donc deux visages. D'un côté, il s'inscrit dans une tradition anticatholique par ses reflexes de gauche. Mais je crois qu'il est surtout rétif aux dogmes et aux contraintes que feraient peser sur lui une institution. Mais il n'est pas pour autant dans l'athéisme primaire: il se déclare agnostique et ne ferme pas complètement la porte à la grâce. Mais la politique d'abord, Dieu ensuite…"
c
“Par ma femme (*), je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël.” (Phrase prononcée par M. Valls le 17 juin 2011, jour où il se déclare candidat à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle…)
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2014/04/01/valls-halal-et-casher-5337269.html
Papa
Intéressant. Mais on revient à “Celui qui n’est pas avec moi est contre moi”.
Je trouve que la nuance avec Peillon est bien mince : à partir du moment où l’on nie le principe de subsidiarité, et où l’on élève la République à un niveau sacré, le résultat sera toujours le même : non seulement le mépris mais aussi la tentative de destruction de l’Eglise.
Autrement dit, une “laïcité de dialogue” basée sur la sacralisation de la République est un leurre, qui ne marche que dans un livre où l’auteur est seul avec lui-même. Dans la vraie vie, ce dialogue est impossible en ces termes. Car quand on demande aux chrétiens de sacrifier au dieu de la République (“adorez le dieu de la République, vous pourrez adorer votre Dieu après”), le “non possumus” des chrétiens permet à la République d’entrer dans la laïcité de combat, et de prétendre que la faute revient aux chrétiens.
Touriste
Quand même !!!
Lagardère
Et si tout simplement Vincent Peillon en avait trop dit, trop dévoilé des intentions de son camp et exprimé tout haut des motivations qui ne gagnent rien à être mises en lumière car à ce moment-là, devant l’évidence, le peuple se rebiffe ? Est-ce que Samuel Pruvot n’est pas tombé dans le piège d’un double langage cher aux personnalités de l’ombre ? Finalement, est-ce que Valls ne serait pas un plus fin dialecticien que Peillon ? Le rentre-dedans intellectuel de Peillon a été désavoué par ses pairs. Mais le gazage physique de Valls ne l’a pas été.
klm
art 123 du traité de Lisbonne
L’UE rétablit la peine de mort pour le crime de contestation sociale afin de réprimer une émeute ou une insurrection( journal officiel de l’ue du 14/12/2007 C 303/17FR.
Arthur
En résume : vals est un “franc”-maçon.
Philomène
A mon avis, Valls n’a pas fini d’évoluer, il a l’air encore jeunot et il en rajoute dans le genre intransigeant et déterminé; sa personnalité sera pleinement développée dans 12 ou 15 ans; d’ici-là, il peut faire encore beaucoup de mal, mais ce n’est pas un grand politique, il cache sa fragilité et il n’a pas la prestance d’un grand homme d’Etat.
PETROCOR
a joindre a nos intentions de prière du chapelets, il cédera.
laure Izars
La bienveillance a des limites !
La réalité des faits depuis 2 ans réclame plus de lucidité.
Regardez le matraquage des veilleurs mercredi dernier place Vendôme !
jpm
analyse idéelle sans rapport avec la réalité politique de l’Etat républicain c’est-à-dire maçonnique.
Ludovic
Tout à fait banal. Valls est le prototype du libéral pour lequel la religion c’est sympa tant que cela ne change pas ta vie ni celle de la société. Lisez Michea: “l empire du moindre mal”.
pougeaux
pour ceux qui ont le temps et la curiosité, voici une décryptage intéressant de l’âme de Manuel VALLS
http://radionotredame.net/player/http://radionotredame.net/wp-content/uploads/podcasts/le-grand-temoin/le-grand-temoin-03-04-2014.mp3
Bonnaventure
Cela ressemble à de la méthode Coué :” Valls est pas tout-à-fait méchant , Valls est pas tout …..”
En réamlité c’est un opportuniste à tous crins et s’il faut bouffer du catholique tout cru il se gênera pas , d’autant qu’il fait le complexe de l’espagnol né sous le régime franquiste avec des parents , artistes, qui semblaient bien s’en accommoder.Il veut rattraper le temps perdu , c’est un H… de P…
seb
Je suis assez d’accord avec cet article. Manuel Valls considère que les religions n’ont pas à avoir droit de chapitres sur des thématiques qui, depuis la Révolution française, sont devenues celles de l’Etat et par là-même, celle de la République.
On le voit clairement dans ces actes. Pour Manuel Valls, l’Eglise ou le Culte Musulman peuvent avoir leur avis sur des sujets publics, mais ne doivent pas voir leur argumentation pris en compte si (à ses yeux) celle-ci est de nature à menacer les valeurs “républicaines” (qui, en vérité, n’ont rien de “républicaines”, mais bon…C’est un certain Louis XVI, par ex, qui a ratifié la DDHC et le mariage civil !)
En revanche, Manuel Valls ne voit rien de mal à ce qu’on affiche sa religion…Pour peu que cela soit discret ou que cela n’altère, en rien, l’exercice d’une fonction, d’un mandat ou d’une activité. Manuel Valls, par ex, n’a rien contre le fait que certains artistes (Johnny Halliday par ex) s’affiche en concert avec une grande croix sur le torse ou que les juifs portent la kippa…Ce qui le gène, c’est quand un visage n’est pas identifiable du fait du port d’un accessoire religieux.
Surtout, et c’est surtout là où l’exigence de M. Valls s’affirme, c’est sur le port de telles symboles religieux, dans l’espace public. L’affaire Petit Loup est une cause, en soi, du Ministre.
S’agissant des Veilleurs and co, il ne faut pas oublier que M. Valls considère les manifestations “surprise” comme des actes qu’il faut briser. Et surtout que l’actuel préfet de Paris doit toute sa carrière (Pierre Joxe, J.M Ayrault, M. Valls) au PS.
A l’instar de son prédecesseur (qui, lui, la devait à des personnalités “de droite”)il fait donc du zèle. Et comme il a dirigé l’ENA, école où il a fait ses classes avec M. Aubry, Pascal Lamy (l’ami de M. Hollande et M. Valls), il n’est pas surprenant que M. Boucault ait à coeur de “plaire”.
Un petit espoir pour terminer tout de même. Patrice Sauvage (inspecteur des finances et diacre de l’Eglise) était avec le préfet Boucault en classe. Si un homme peut agir sur les répressions (justes quand il s’agit d’attroupement) du préfet de Paris, pour les rendre moins violentes, c’est lui !
astazou
H… de P…
Homme de Pouvoir ??
Ce n’est pas nouveau :-)
Florilège
Drôle d’article de la part d’un journaliste de Famille chrétienne qui a l’air de chercher à tout prix une note adoucissante et rassurante de Manuelo. Personnellement je suis surtout frappé, chaque fois que je le vois, par la dureté ribouldinguante de son regard, qui fait penser plutôt à celui d’un possédé.
Marc
Il y a une contradiction qui domine ce texte de Pruvost. D’un côté il y a dans son discours une tonalité générale selon laquelle Manuel Valls serait tenant d’une laïcité modérée, raisonnable, de dialogue. Mais de l’autre, Pruvost reconnaît que la laïcité de dialogue en question est une laïcité de combat. Et ce combat est au service de la défense d’une république placée au-dessus de tout (comme le note fort bien « Papa » du 4 avril), UNE REPUBLIQUE QUI NIE LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ ET EST ÉLEVÉE A UN NIVEAU SACRÉ.
Cela est évidemment inacceptable, et d’ailleurs ne manque pas de se traduire très concrètement dans des comportements inadmissibles. Ainsi la manière dont Manuel Gaz a traité la manifpourtous est en contradiction avec les principes d’un État de droit. Cela est d’une gravité inouïe et insuffisamment dénoncé y compris par l’opposition politique et par les évêques pourtant défenseurs de la doctrine sociale de l’Église.
La formulation employée par Samuel Pruvost est scandaleusement en – deça de la vérité lorsqu’il se contente de parler d’une « gestion crispée et très rude » alors que SA GESTION A ÉTÉ ABUSIVE ET EN CELA ILLÉGALE. Pruvost ajoute, qui plus est, « il s’est mis à dos une bonne partie de l’opinion catholique » sur le ton de « il a manqué d’habileté, il a été bête » et en plus il spécifie « une bonne partie de l’opinion catholique » autrement dit seulement une bonne partie …mais laquelle? et l’autre partie qui est-elle, sinon celle qui veut collaborer avec ce pouvoir et se désintéresser du respect des lois naturelles et de la défense des enfants ?
La suite du propos de Samuel Pruvost est sournoisement plus choquante encore. Ainsi nous dit-il : « Mais je crois que Valls est surtout rétif aux dogmes et aux contraintes que ferait peser sur lui une institution ». Comprenez : les dogmes et les contraintes que ferait peser l’Église sur lui et sur la république. Il est choquant de voir Pruvost sembler comprendre une telle réticence.
En effet, l’Église ne fait peser aucune contrainte. Il se trouve simplement que LES CATHOLIQUES sont DES CITOYENS COMME LES AUTRES, qu’ils ont comme les autres des convictions, que ces convictions sont inspirées par leur foi mais aussi par leur raison, et que ces convictions très normalement, ils les expriment au travers de l’usage des moyens qui sont alloués à tous les citoyens par les institutions démocratiques. Or on ne doit pas oublier que ces moyens sont divers, qu’il y a le vote mais aussi le droit de manifester qui est le garant de la possibilité d’exprimer ses opinions. Ce droit de manifester a été scandaleusement contesté, de fait, par Manuel Valls qui n’a pas craint, dans le JDD paru le matin même de la belle et pacifique manifestation du 2 février 2014, d’affirmer que ces manifestants étaient à rapprocher d’odieux extrêmistes et intégristes. Valls s’est montré là propagandiste.
Ajoutons une idée centrale que les catholiques eux-mêmes doivent tous comprendre.
Les convictions qui les habitent et qu’ils ont parfaitement le droit en bonne démocratie de défendre, sont inspirées certes par leur foi mais aussi par la raison la plus évidente et par le désir de justice le plus légitime, respectables par tous. Redisons-le : CETTE LOI SUR LE MARIAGE n’est ni raisonnable ni juste.
Elle est DÉRAISONNABLE parce qu’elle a besoin d’une idéologie, celle du genre, pour être acceptable sans rougir de honte, puisqu’aussi bien comment pourrait-on soutenir qu’on ne prive pas des enfants de quelque chose d’essentiel en les privant délibérément de père ou de mère, sinon en soutenant qu’il n’y a pas de différences et donc pas de complémentarité au bénéfice des enfants, entre l’homme et la femme.
Elle est INJUSTE car précisément cette idéologie du genre est absurde et que l’absurdité est toujours porteuse de violence car la négation de la raison entraîne par définition l’arbitraire et donc la tyrannie puisqu’elle supprime la source du jugement et du dialogue entre les hommes et laisse la domination au jeu des passions.
Voilà donc le combat de Valls, au prix même de la sortie de l’état de droit. Mais attention. Son HABILETÉ le rend d’autant plus redoutable. Samuel Pruvost le note d’ailleurs, curieusement, à son actif : « Monsieur Valls est prêt à dialoguer dès lors qu’il s’agit de questions de fonctionnement (bâtiments, fiscalité, formation). » Ainsi, là est l’habileté, il se garde d’attaquer l’Église là où cela (seulement ?) fait mal, à savoir le porte-monnaie. Nos évêques vont-ils se laisser prendre ? Nous les implorons de NE PAS ABANDONNER LA DÉFENSE DU BIEN COMMUN ET DE NE JAMAIS OUBLIER LES VICTIMES, A COMMENCER PAR LES ENFANTS.
DUPORT
Ce portrait est trompeur.
Valls est beaucoup plus dangereux que cela…
Valls est un ennemi de la LIBERTÉ
Valls est un ennemi de l’ÉGALITÉ
Valls est un ennemi de la FRATERNITÉ.
Gisèle
La différence entre un gros chien qui aboie et un roquet qui mord d’emblée : le roquet est euthanasié d’office , le gros chien est muselé .
alain protte
Les chiens ne font pas des chats.
Manuel Valls n’est pas issu d’un monde traditionnaliste,tant s’en faut, et son parcours politique et personnel le révèle,au minimum comme un marxiste militant et convaincu, et sa révèrenc pour Clémenceau n’est certes pas emprunte d’un catholicisme débordant.
Pendant la Guerre civile espagnole, le grand-père de Valls n’était pas du côté franquiste. Il est crédité par divers biographes d’avoir dirigé un journal catholique en 1936 et .. d’avoir caché des prêtres.
Ce serait interèssant de pouvoir fouiller dans les archives de l’époque pour pouvoir ajouter crédit à cette histoire, ou à cette légende.
Certains journaux “catholiques” français ont largement montré leur inclination vers le marxisme et la subversion. En Catalogne en 1936, il n’est pas impossible qu’un journal comme “El Matei” ait su profiter de la protection républicaine.
Les biographies des politiciens sont à considérer avec la plus grande suspicion tant les exemples sont nombreux, et récents, de leur interprétation avantageuse et trompeuse pour façonner l’opinion des braves gens..
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berserk
quand je vois Herr Valz en photo, je ne vois qu’un seul visage: le regard hypnotique d’un oiseau de proie, la morgue d’un individu plein de lui-même.
Exupéry
Quand le catholicisme tend vers l’idéalisme, tous les optimismes, et toutes les bévues deviennent possibles…
C’est bien de ne pas vouloir stigmatiser le prochain et de ne pas vouloir faire la guerre, sauf quand on vous l’impose.