Les députés du Bundestag ont adopté jeudi à une large majorité une série de mesures décidées par Angela Merkel et sa coalition. Limitation du regroupement familial, renvoi des migrants condamnés, accélération des procédures d’expulsion : la politique d’accueil des réfugiés va considérablement se durcir.
Pour faire le tri entre les réfugiés de guerre et les autres, trois pays du Maghreb – Algérie, Maroc et Tunisie – vont être ajoutés à la liste dite des pays d’origine sûrs. Il sera désormais quasi-impossible pour un Maghrébin d’obtenir des papiers.
Plusieurs pays des Balkans ont déjà rejoints la liste l’an passé, et selon le ministère de l’Intérieur, cette disposition a permis de réduire fortement le nombre de migrants de ces pays.
Il faut souligner qu'Angela Merkel est pressée par une échéance: le 13 mars, son parti chrétien-démocrate risque de perdre des plumes au profit la droite nationale lors de trois élections régionales cruciales, Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Saxe-Anhalt. Elles pourraient donner lieu à un vote sanction. C'est pourquoi Berlin durcit le ton sur l'immigration. L'Allemagne laisse dix jours (soit juste avant le scrutin…) à la Turquie pour prouver sa bonne foi en réduisant «considérablement» l'exode de réfugiés et de migrants traversant la mer Égée, faute de quoi l'Europe ne pourrait plus échapper à la fermeture en série de frontières nationales. L'ultimatum vise aussi Athènes et les autres capitales, celles qui ont jusqu'ici laissé le flux des nouveaux arrivants remonter jusqu'à la République fédérale.