Jack Lang, qui a suivi, l'été dernier au Goethe Institut de Berlin, un stage de perfectionnement en allemand, voyait dans la création d'un portefeuille de ministre franco-allemand un poste taillé sur mesure pour lui. Mais l'idée phare du gouvernement français pour donner un nouvel élan à l'axe Paris-Berlin a été écartée d'emblée par la Chancellerie allemande.
La Loi fondamentale de l'Allemagne stipule que seuls des ressortissants allemands peuvent être nommés à un poste ministériel outre-Rhin. On saura qu'en France, l'inverse ne pose pas de souci.
vero
L’Allemagne a tres bien fait de refuser cet energumene, qui ne cherche que son interet personnel. L”Europe n’a pas besoin d’un “fonctionnaire” supplementaire.
PK
La république a ceci de merveilleux qu’elle autorise en son sein et pour sa direction toutes les perversions :
– pédophilie
– malhonnêteté
– mensonge
– traître
– etc.
Les seules choses qui lui font manifestement horreur sont les vertus cardinales…
Amis lecteurs, choisissez votre camp…
JCM
Méfions nous, il y a un certain, énergumène franco-allemand rouge-vert qui pourrait bien prendre le poste.
Eric
On a évité l’autre tête de monstre en première page.
Georges Iros
Y’a qu’à demander à Daniel Cohn-Bendit qui bénéficie de la double nationalité…
Tonio
Je ne pensais pas en arriver un jour à dire, “Merci l’Allemagne”…
Il semblerait qu’ils aient réussi à garder la tête sur les épaules, eux.
Montcalm
Le couple “franco-allemand” est un mythe qui a la barbe longue comme celle de Charlemagne. A l’origine, Charles de Gaulle, homme de communication, voulait s’appuyer sur une RFA affaiblie pour servir la puissance de la France dans la communauté européenne naissante. Au passage, l’image du Général et du chancelier côte-à-côte faisait du plus bel effet.
Cette image des dirigeants franco-allemands amis pour la vie, il n’y a guère que les Français qui y ont cru. Dans les décennies qui suivent, les présidents français suivent moutonnement la ligne du Général, mais hélas sans son idée de la France. Débarrassé du souverainisme gaulliste, Bonn en profite pour faire admettre l’adhésion anglaise pour contrer l’influence française. L’Ostpolitik de Willy Brandt se fera sans les naïfs gaulois. Mitterrand comprend assez vite que la réunification RFA/RDA va renforcer le poids d’une Allemagne décomplexée: cette Allemagne déculpabilisée et ambitieuse, celle de Schröder puis de Merkel, ne va dès lors plus que rouler pour son propre compte (ce qu’on ne saurait lui reprocher, puisque c’est dans son intérêt national, donc européen: l’UE devenant un puzzle de Länder acquis au libéralisme de Francfort).
L’idée d’un ministère commun est la dernière fumisterie en date trouvée par la France pour tenter de croire encore à la relation privilégiée entre Paris et Berlin. Les Allemands ont eu raison d’en finir avec cette hypocrisie inutile.
Henri
Une loi “dispose” mais ne “stipule” pas.
Otto
@ Montcalm
Parler d’une “Allemagne décomplexée … déculpabilisée et ambitieuse” est la meilleure preuve de ne rien savoir du présent de ce pays.
Je ne connais aucun pays plus malade et complexé que le mien. Je parlerai même d’une psychose.
Je suis très content d’être en France. Pourtant, je suis patriote.
Montcalm
@ Otto
Je reconnais que les mentalités sont encore bien empeignées par le pacifisme et la névrose du nazisme. La lobotomie de masse des Alliés a fonctionné dans la mesure où les Allemands ont beaucoup de mal à se dire “fiers” de leur pays et à célébrer une fête nationale spécifique. Il reste aussi un fond de méfiance vis-à-vis du militaire, comme l’illustre la récente polémique sur l’Afghanistan. Néanmoins, on assiste aujourd’hui à une évolution en profondeur dans le rapport des Allemands avec leur nation. La génération au pouvoir, celle de Schröder puis de Merkel, n’a pas connu la guerre et le complexe cultivé par les vainqueurs. Les dirigeants trouvent donc le moyen de changer le regard des Allemands sur leur nation à travers une voie libérale et occidentalisée: la réforme du droit droit de la nationalité et la participation de la Bundeswehr à l’extérieur du pays, par exemple. En 1999, lors de la guerre du Kosovo, le ministre Vert des Affaires étrangères Joschka Fischer a fait entrer l’Allemagne dans le conflit en fanfare: «Pour la première fois, l’Allemagne est du bon côté», proclamait-il. Les militaires allemands sont sur tous les théâtres d’opération et passent pour des alliés fiables des États-Unis au sein de l’OTAN.
Le passé n’est plus un handicap. En mai 2002, Schröder avait refusé de célébrer la défaite de l’Allemagne en ajoutant: «Aujourd’hui particulièrement, nous, les sociaux-démocrates, nous pouvons dire avec fierté “oui” à l’Allemagne, parce que c’est une Allemagne qui repose sur les valeurs de la liberté et de l’équité, de la solidarité et de la participation de tous». Le scandale avait été énorme, mais l’idée était lancée. Aujourd’hui, Angela Merkel peut évoquer sans complexe l’expulsion “injuste” des Allemands de Pologne après la défaite nazie.
A noter aussi le récent travail d’historiens et essayistes qui cherchent à modifier la mauvaise image du Vaterland en présentant aux Allemands leur pays sous un angle renouvelé (à lire «Wir Deutschen», de Matthias Matussek).
Enfin, la politique extérieure allemande qui vise à renouer avec ses partenaires historiques et culturels (les États baltes, la Slovénie et la Croatie soutenues dès le début dans leur guerre d’indépendance…) illustre bien une volonté nouvelle et ambitieuse de peser à nouveau sur l’échiquier. L’engagement européen de l’Allemagne, dixit Joschka Fischer n’a-t-il pas pour but pour la patrie de Goethe de reconstituer “ce que les deux guerres mondiales lui ont refusé” ?