Selon une note remise jeudi au syndicat de police Alliance (majoritaire chez les gradés et gardiens), le nombre d'immigrés au camp de la Lande, baptisée la «jungle», «devrait atteindre les 10000 d'ici à début septembre». Les chiffres des associations humanitaires, qui évoquaient 9000 personnes (4500 en juin), sont maintenant dépassés par les propres estimations des forces de l'ordre. Et encore ne s'agit-il que des migrants de Calais, car si l'on compte le camp de Grande-Synthe, près de Dunkerque, et les multiples implantations sauvages dans plusieurs agglomérations côtières, ce sont au moins 12000 déracinés qui se concentrent dans la région. Pour le secrétaire général d'Alliance, Jean-Claude Delage,
«il y aura bientôt tellement de gens dans la “jungle” que chaque jour qui passe rend plus périlleuse une évacuation en masse.»
Ceux qui ne répondent pas aux critères de l'asile sont une majorité dans les camps concernés.
Le camp est devenu une zone de non-droit, aucun policier ne peut y pénétrer la nuit. La note précise :
«Il est de notoriété publique que les migrants sont instrumentalisés par des activistes, tels les Black Blocs ou les No Borders, connus et identifiés par les collègues».
Depuis fin juillet, deux migrants sont morts lors de rixes. Les délégués d'Alliance le redoutent:
«Il va y avoir d'autres morts.»
«Le ras-le-bol des Calaisiens et des commerçants est palpable. L'économie, le tourisme s'en ressentent, les policiers ont l'impression de ne servir à rien.»