Philippe Foussier, ancien Grand-Maître du Grand-Orient de France (2017-2018), s’est insurgé sur Twitter contre le classement de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre comme monument historique, appelant à un “déboulonnage” :
Une provocation et une insulte à la mémoire des 30 000 morts de la Commune. Érigé pour faire payer aux Parisiens leur résistance aux Prussiens puis aux Versaillais, ce monument mériterait au contraire un “deboulonnage”. On lui réserve une consécration. https://t.co/rk44YzY9or
— P. Foussier (@PFoussier) October 13, 2020
La commission régionale du patrimoine et de l’architecture d’Île-de-France a en effet voté mardi 13 octobre 2020 son inscription aux monuments historiques. Une reconnaissance pour cette église de style romano-byzantin dont la première pierre fut posée en 1875 et la construction officiellement achevée en 1923.
Alexandre Gady, professeur d’histoire de l’architecture à la Sorbonne, président d’honneur de l’Association Sites & Monuments, membre de la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture d’Île-de-France, explique sur France Culture, et cela devrait servir à améliorer les connaissances culturelles de Monsieur Foussier :
“C’est un monument qui a été décidé à la fin de l’année 1870, quand le pays s’est effondré dans le cadre de la guerre avec la Prusse. Et surtout, pour les catholiques, c’était au moment où la France a laissé tomber le pape à Rome (qui, pendant que les troupes françaises étaient défaites dans le combat avec les Prussiens, est tombé aux mains de Victor-Emmanuel II et de Garibaldi – le pape s’est enfermé à ce moment là dans le Vatican) – ça a été la fin des États pontificaux et Rome est devenue la capitale du jeune royaume d’Italie.”
“Pour les catholiques, c’était vraiment un désastre de voir le pape ainsi traité et surtout leur propre pays battu à la suite d’un régime qui avait beaucoup favorisé l’Église catholique, le Second Empire, mais qui avait aussi (pour des catholiques qui voyaient les choses un peu de manière traditionnelle) un caractère très matérialiste, très jouissif. Un État qui avait peut-être pour eux précipité la France dans cette défaite absurde de 1870.”
Qu’y avait-il avant le Sacré-Coeur, en haut de la butte Montmartre ?
“Il n’y avait rien. C’est un lieu très important aussi pour l’histoire chrétienne de Paris, puisque c’est le lieu du martyre de Saint-Denis, le mont des Martyrs. Il y avait une abbaye royale qui avait été fondée à partir du 12e siècle et dont il nous reste la merveilleuse petite église Saint-Pierre de Montmartre – qui est devenue une église paroissiale aujourd’hui – mais qui était une église abbatiale à la tête d’un ensemble très important qui a complètement disparu – on n’en sait d’ailleurs pas grand chose, il y a peu de représentations.”
“C’était un terrain – qu’on voit d’ailleurs sur les photographies, au moment justement de la guerre et de la Commune – un terrain vide qui dominait Paris. Le cardinal Monseigneur Guibert (qui est le père du projet et qui était un homme extrêmement intelligent et très malin) a (comme on l’a fait à Lyon pour Fourvière ou à Marseille pour Notre-Dame de la Garde) considéré l’importance de mettre un monument qui vienne couronner Paris. Comme l’église de Soufflot, notre Panthéon aujourd’hui, était venu couronner le Paris de Louis XV au sommet de la montagne Sainte-Geneviève.
Sur la déclaration de Philippe Foussier, Alexandre Gady réagit :
« C’est faux historiquement… Ça n’a rien à voir avec cette histoire de la Commune. Ce n’était pas Madame Soleil (ceux qui ont décidé de construire le Sacré-Coeur) : ils ont décidé cela 6 mois avant la Commune. Il faut arrêter… Cette Commission a voté avec enthousiasme cette protection (l’inscription aux monuments historiques) – parce qu’il serait difficile quand même de faire croire que le Sacré-Coeur ne soit pas un monument historique dans l’histoire de Paris. Dans cette commission, on a bien pensé que ça allait soulever sans doute quelques critiques, mais c’est un projet qui a été porté par le ministère de la Culture, par la mairie de Paris, propriétaire de l’église. On n’est plus en 1905. Il faut quand même que les gens grandissent.”
Difficile de demander de grandir à une personne qui joue avec des compas et des équerres, affublé d’un tablier…
Et pour les autres, je signale qu’il y a une messe selon la forme extraordinaire qui sera célébrée le 24 octobre par le curé de la paroisse Saint-Eugène, à l’occasion du jubilé de la consécration de la basilique.
sivolc
“par la mairie de Paris, propriétaire de l’église.” tiens tiens à quel prix la mairie de Paris a-t-elle acheté cette église???
L’inscription aux monuments historiques est une sorte de compensation ne croyez-vous pas?
chrisfree
Et dire que cet individu au moment de passer à trépas va probablement jouer au “bon larron”. … En attendant, comme Satan, il bat la queue dans tous les sens…
Michel
La provocation de l’infâme Foussier demandant le “déboulonnage” de la Basilique du Sacré-Cœur jette par ailleurs une lumière étrange sur l’incendie de Notre-Dame de Paris…
Ce pitoyable “frère la gratouille”, thuriféraire de l’halaïcité, devrait tout de même se méfier des islamistes : ils ne doivent guère apprécier le port du tablier en peau de cochon dans les tenues…