Un pèlerinage jubilaire à Rome prévu pour le 6 septembre 2025 devait être spécialement dédié aux personnes homosexuelles. Devant les réactions, l’information a d’abord été retirée, puis rétablie. Selon l’organisation jubilaire, ce n’était que dans l’attente de renseignements complémentaires.
Selon le calendrier jubilaire, il est indiqué, au 6 septembre, un « Pèlerinage de l’Association La tente de Jonathan et d’autres associations », sans que ces dernières ne soient nommées, mais qui sont notées “LGBT”. Il faut remarquer que l’entrée n’existe que sur la page italienne, mais sur aucune des huit pages dans d’autres langues. Volonté de discrétion ?
Il faut considérer plusieurs éléments :
- le jugement de l’Eglise sur le péché d’ignominie, selon le nom que saint Paul lui donne ;
- la situation des personnes qui souffrent de tendances mais ne veulent pas y céder ;
- la tendance à une reconnaissance publique de ces personnes dans l’Eglise, en tant que telles ;
- enfin, ce que cette Association revendique par rapport à la morale de l’Eglise.
Que pense l’Eglise du péché d’homosexualité ?
Il n’y a sans doute pas à insister beaucoup sur cette question. Le péché d’ignominie a été fortement et nettement condamné depuis saint Paul, et cette condamnation a été spécialement réitérée par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié en 1992 sous Jean-Paul II. Et diverses réponses données par la Congrégation pour la doctrine de la foi sont venu confirmer et renforcer la condamnation.
La situation des personnes qui souffrent de tendances à ce péché
La condamnation précitée porte sur les actes, non sur les tendances dont peuvent souffrir les personnes sans y céder. De la même manière que certains ont tendances à l’alcoolisme, à la colère, au vol, à la drogue, à la gourmandise, à la violence, au mensonge et à bien d’autres péchés.
La tendance ne fait pas la culpabilité, mais céder à la tentation entraîne la faute. Et s’il faut catégoriser les péchés, le péché d’homosexualité appartient aux catégories supérieures, car il viole l’ordre naturel établi par Dieu, quoi que puissent en penser certains qui croient que Dieu peut détruire l’ordre qui est aussi éternel que Lui-même.
La tendance à une reconnaissance publique de ces personnes dans l’Eglise, en tant que telles
Cette tendance suit le mouvement donné dans le monde qui fait de la reconnaissance des ces personnes comme telles, un passage obligé. Mais le monde est ennemi de Dieu. Et il n’y a aucune raison, absolument aucune, à accepter cette reconnaissance.
Il est intéressant de parcourir tous les pèlerinages enregistrés par le site du Jubilé. S’y rencontrent de très nombreux diocèses ou archidiocèses, des ordres militaires, l’association Tra noi, pour aider les domestiques employées loin de chez elles, des mouvements de jeunesse, d’enseignement catholique. Et encore les boulangers, l’agroalimentaire, l’« expérience du cheval vert »…
Nulle part ne s’y trouvent de pèlerinages d’alcooliques (comme tels), de colériques, de violents, de blasphémateurs, de voleurs, même avec l’étiquette de « repentis ». Ceux qui luttent contre de mauvaises tendances ou font pénitence pour des péchés, viennent avec leur diocèse ou leur association professionnelle. Pourquoi un traitement spécial pour ceux qui souffrent de tendances homosexuelles ? Si ce n’est parce qu’ils veulent cette reconnaissance ?
Que pense La tente de Jonathan de la morale catholique ?
C’est un autre point clef du jugement. En parcourant le site de La Tenda di Gionata, nom italien de cette association, il est facile de découvrir une opposition nette à la morale de l’Evangile et de l’Eglise. Ainsi, parlant des « nouveaux droits (mariage, adoption) », un intervenant affirme : « Nous ne sommes ni pour ni contre ». Mais comment concilier cette réponse avec le catéchisme ?
En parlant du Jubilé, le même intervenant affirme :
« Le rêve d’une personne chrétienne LGBT+ est de pouvoir vivre et être ce qu’elle est, dans la réalité qui l’entoure. Pouvoir présenter son partenaire à ses collègues de travail, pouvoir parler à sa communauté de la personne qu’il aime, pouvoir être soi-même. »
Une nouvelle affirmation de la licéité des relations homosexuelles contre la morale.
Un livre est présenté qui se demande « Peut-on reconnaître une valeur conjugale à l’expérience que vivent de nombreux couples de même sexe ? » Mais poser la question au catéchisme et à la doctrine de l’Eglise, c’est sans aucun doute possible recevoir un « non » définitif. Ce n’est pas ce que dit ce document. Enfin, le site défend le phénomène des transgenres dans plusieurs articles consultables.
La réaction décalée de Mgr Rino Fisichella
Mgr Fisichella, propréfet du dicastère pour l’évangélisation est délégué du pape François pour le Jubilé. Suite à la controverse engendrée par l’inscription, la désinscription puis la réinscription du pèlerinage contesté, il a déclaré, selon InfoVaticana :
« nous incluons tous ceux qui nous demandent de faire une expérience de foi. (…) Je ne vois donc pas pourquoi quelqu’un devrait être exclu. »
Tout d’abord, la question n’est pas l’exclusion, mais bien plutôt l’inclusion. Nous avons montré en quoi elle allait au rebours de la foi et de la discipline. Ensuite, les personnes considérées ne sont pas refusées, mais elles ne doivent pas vouloir imposer une étiquette et un projet qui s’opposent à la foi et à la morale catholique.
Enfin, comme tous les pécheurs, autrement dit tous les pèlerins, ils doivent se présenter dans les structures diocésaines ou associations professionnelles qui viendront en pèlerinage pour l’Année sainte. Vouloir faire autrement, c’est exiger de l’Eglise un changement – impossible – de sa doctrine, ce dont certains, d’ailleurs, ne se cachent pas.