Jérôme Brunet, porte-parole et président de l’Appel des professionnels de l’enfance, communique :
"L'association "Appel des professionnels de l'enfance", qui réunit depuis 2004 plusieurs professionnels de l’enfance, lance un appel pour un large débat regroupant : professionnels de l'enfance, élus, juristes, associations et citoyens afin d'évaluer le bien-fondé de l'adoption d'enfants au sein d'unions unisexes.
Le "mariage pour tous" priverait délibérément l'enfant du droit élémentaire d'avoir un père et une mère. Il en résulterait l'absence au cœur du foyer d'un repère fondamental pour la construction de sa personnalité.
L'association interpelle le Premier Ministre par un courrier lui demandant une audience et la tenue d'états généraux du mariage, de l'adoption et de la filiation en préalable à un débat parlementaire."
Dans son courrier au Premier ministre, il écrit :
"Il ne s’agit pas dans ce projet d’une simple adaptation technique du droit. Si de nombreuses questions d’ordre civil, social, fiscal et juridique sont d’ores et déjà soulevées, l’enjeu majeur du texte qui sera présenté à l’Assemblée Nationale concerne les enfants. Dans ce contexte, les « Professionnels de l’Enfance » se sont constitués en association depuis 2004, afin de mettre leur expertise et leurs expériences personnelles et collectives au service d’un véritable débat de fond, pour l’évaluation et la défense des intérêts des enfants. Ces professionnels sont –entre autres – éducateurs, enseignants, pédiatres, pédopsychiatres, psychologues, assistantes sociales et maternelles… Leur quotidien est fait de rencontres et de dialogues, d’écoute et d’observation des jeunes et des adolescents dont ils suivent pas à pas le développement et dont ils connaissent les difficultés d’épanouissement. En réclamant la tenue d’Etats généraux sur le mariage, l'adoption et la filiation, ils revendiquent à la suite de personnalités unanimement reconnues qui parrainent directement cette association (Aldo Naouri, pédopsychiatre ; Christian Flavigny psychanalyste et pédopsychiatre ; François Despert, Médecin, pédiatre – C.H.U. de Tours, Membre du conseil national de l’ordre des médecins ; Bernadette Lemoine, Psychologue ; Pierre Collignon, Directeur de l’IRCOM, Angers ; Philippe Anthonioz, Professeur émérite en Faculté de Médecine, Emmanuel Sapin, Chirurgien Pédiatre, Chef de Service au CHU, Professeur à la Faculté de Médecine) le droit à faire entendre leur avis d’experts.
Pour se construire, et pour trouver sa place dans la société, l’enfant doit avoir une claire lisibilité de ses origines. La question fondamentale « qui suis-je ? » puise des réponses vitales dans un équilibre entre l’inné et l’acquis. Le fait de grandir au sein d’un foyer constitué de deux hommes ou de deux femmes, présentés comme ses parents, introduirait un grave brouillage dans sa généalogie et dans la construction de son identité. Or, fragiliser l’enfant, c’est fragiliser la société tout entière. Les différentes prises de positions des dernières semaines montrent que ce sujet dépasse très largement les habituels clivages politiques ou religieux et qu’il mérite d’être abordé ouvertement et en profondeur. Il doit l’être loin des formules à l’emporte-pièce pensées par des adultes, pour des adultes, et en examinant avec un esprit critique certaines études prétendument scientifiques. S’il y a un domaine dans lequel le principe de précaution doit s’appliquer c’est, sans conteste, celui qui touche au bien-être des enfants. […]
Le droit de l’enfant est à nouveau menacé par un « droit à l’enfant » revendiqué par certains lobbies minoritaires. […]"