Lu dans Daoudal Hebdo, à propos de l'accord diplomatique signé samedi entre la Turquie et l'Arménie :
"un accord analogue avait été signé il y a exactement 50 ans, à Zurich, entre la Turquie et la Grèce, qui était supposé régler le problème de Chypre. Lequel est aujourd’hui le même qu’il y a 50 ans, et pire, puisque la Turquie occupe toujours une bonne partie de Chypre, membre de l’Union européenne à laquelle elle prétend adhérer. La cérémonie de samedi s’est déroulée avec plus de trois heures de retard, parce que les Arméniens jugeaient inacceptable le passage sur le génocide arménien du discours que devait prononcer le ministre turc. Finalement il n’y a pas eu de discours du tout… La question du génocide arménien a été renvoyée à une commission bipartite, où la partie arménienne ne pourra jamais utiliser le terme de « génocide »…
Et dès le lendemain, les Turcs revenaient déjà sur ce qu’ils avaient signé. L’accord prévoit l’ouverture des frontières, mais le gouvernement turc a fait savoir que cela était impossible tant que l’Arménie « occuperait » le Nagorny- Karabakh, enclave arménienne en Azerbaïdjan. (L’Azerbaïdjan, pays frère de la Turquie, avait aussitôt condamné l’accord…) Les congratulations de Zurich ne peuvent pas faire oublier les grandes manifestations de rue contre l’accord, tant en Arménie qu’en Turquie, et qui vont se poursuivre, car l’accord doit encore être approuvé, la semaine prochaine, par les parlements des deux pays."