Nous en parlions ici. Dans Le Figaro, Jean-Louis Harouel, Professeur à l’université de Paris-II, réagit à l’exposition de Jan Fabre au Louvre :
"Ce qu’on appelle de manière inadéquate art contemporain prend depuis 2004 une place croissante face aux chefs-d’œuvre du Louvre. […] Aujourd’hui, le centre de la vaste salle où se déploie la vie de Marie de Médicis peinte par Rubens est un amas chaotique de pierres tombales pareil à l’arrière-cour d’un marbrier funéraire négligent. L’imposture règne au Louvre.
En règle générale, le prétendu art contemporain n’est qu’imposture […] ceux qui s’obstinaient contre l’évidence à se dire artistes ont de plus en plus abandonné la vraie création artistique pour y substituer une intention philosophique, sociologique, spirituelle ou autre, laquelle, quand on peut la connaître, est généralement indigente. Avec le plus souvent pour résultat, d’un point de vue artistique, le rien ou le n’importe quoi. […] C’est l’académisme de notre temps. […] Le succès de cette duperie est étrange, mais approprié au règne des puissants sans culture, privés des modèles sociaux supérieurs qui les guidaient jadis. […] Un art qui n’en est pas un convient parfaitement à des élites incultes.
Mais, d’où vient la rage de faire entrer cette farce dans les musées classiques, et tout particulièrement au Louvre ? […] L’art contemporain, qui n’est pas de l’art, cherche à se donner une légitimité artistique en établissant une confrontation forcée avec les plus grands chefs-d’œuvre de l’art. […] L’exposition Jan Fabre au Louvre n’apporte rien à Van Eyck, Memling, Rembrandt ou Rubens. En revanche, elle apporte à Jan Fabre l’illusion d’avoir dialogué d’égal à égal avec eux, et donc d’être un grand artiste. […] À l’heure […] où raser une église faute de moyens pour l’entretenir tend à entrer dans les mœurs, il est choquant de voir les plus hauts responsables de la culture orienter l’argent public et celui du mécénat vers les bouffonneries de ce qu’on appelle indûment art contemporain."
Sans même parler des vrais artistes, réduits à vivre dans l’ombre.
Jean
Je crois que c’était lors du festival d’Avignon que des “artistes” se sont mis nus, ont donné dans la scatologie, faisant fuir des spectateurs horrifiés.
jp
Oui, certains spectateurs ont fui, mais d’autres, comme le ministre de l’époque, Donnedieu de Vabres, ont adoré..
Ce que je voulais dire, c’est que lorsque le gouvernement parle d’économies à faire, je pense que dans le domaine de de la “culture”, il y en aurait beaucoup de possibles, qui auraient le double intérêt de dépenser moins d’argent et de supprimer un certain nombre d’insanités
Pois Chiche
A Jean : Ils n’ont pas fait fuir tout le monde. Un Ministre d’Etat en a été ravi !
iffy
@jean,
je crois que vous vous trompez.
a Avignon il n’y a pas de festival.
par contre un carnaval OUI.
un de la rue carreterie.
xango
cette histoire du Louvre est plus grave qu’il n’y paraît…
s’il ne s’agissait que d’art contemporain, après tout, depuis l’urinoir de Marcel Duchamp, on est vacciné!
en fait, il faut aller au-delà dans les explications
le Louvre est en train de se vider de ses chefs-d’oeuvre
en remplacement, on habitue le public à autre chose
il y a d’une part l’art contemporain, qui donne une idée de modernisme (donc une impression positive,dans l’acception de notre époque)
et de l’autre l’ouverture de salles de plus en plus nombreuses d’art islamique
petit à petit c’est l’institution “Louvre” qu’il s’agit donc de déboulonner, comme on déboulonna en son temps (sous les coups de buttoir des troskystes) le Palais de Tokyo (où sont passées les toiles de Segonzac, de Rouault, de Gromaire, et d’une façon gérénarle, les “figuratifs”?
Reveillez vous braves gens, quand tombera le louvre, ce temple où sont conservés les trésors de notre civilisation occidentale, c’est notre civilisation qui tombera avec lui
à propos, savez-vous que de nouvelles grèves sont en préparation, au Louvre et à versailles? chaque matin, les visiteurs sont contraints d’attendre devant les guichets entre une et deux heures pour savoir si les syndicats les autoriseront à entrer…
les écoles, les lycées, les musées ..
ça recommence, comme chaque printemps!
Bertrand
L’art comptant pour rien.
Yiannis
Pour se forger une opinion sur cette question,je vous esignale le livre
“Les mirages de l’Art contemporain” de Christine SOURGINS, édité par La Table ronde.