Extrait de l'éditorial de Charles-Heni d'Andigné dans Famille chrétienne :
"[…] Qu’est-ce que le multiculturalisme ? C’est une religion, estime un sociologue canadien, Mathieu Bock-Côté, dans un livre passionnant. Elle a ses dogmes : le premier d’entre eux est que le devoir d’intégration des étrangers dans leur pays d’accueil est obsolète. C’est au pays d’accueil de s’adapter. Un pays multi-culturel, dans la tête de ceux qui en rêvent, c’est une juxtaposition de communautés diverses (ethniques, religieuses, sexuelles), qui toutes ont droit de cité. Toutes ? Pas tout à fait. La culture d’origine du pays doit s’effacer devant les autres, puisqu’elle est l’héritière de ceux (les Blancs, les chrétiens, les hommes, les « hétéros »…)qui ont opprimé les autres cultures.
Cette « religion » a aussi ses rassemblements festifs : Nuit debout, par exemple. Enfin, elle a ses grands prêtres, les dirigeants d’associations « antiracistes » qui distribuent autour d’eux sermons, leçons de morale et excommunications avec une générosité jamais démentie.
Certes, la France, depuis quelques décennies, a changé de visage. Certains quartiers n’ont plus grand-chose à voir avec ce qu’ils étaient autrefois. Cela ne fait pas de la France un pays multiculturel pour autant. La tradition française, ce n’est pas d’être un terrain vague ouvert à tous les vents, c’est d’accueillir les gens d’où qu’ils viennent et quoi qu’ils pensent, à partir du moment où ils sont prêts à adopter la culture française : notre langue, nos mœurs, nos coutumes. Cela s’appelle l’assimilation, et ce n’est pas un gros mot.
Il faut lire les témoignages des Français d’origine étrangère qui ont fait cet effort, les François Cheng, Andreï Makine, Alain Finkielkraut… tous devenus écrivains français de tout premier plan. Le seraient-ils devenus dans une France multiculturelle, renvoyant les immigrés à leur origine ? Ils ont eu la chance d’avoir à s’intégrer dans une France assimilatrice. Nous avons la chance de les compter parmi nos concitoyens les plus talentueux.
Une France fière d’elle-même, tout le monde y a intérêt, les Français de souche (ça n’est pas un gros mot non plus) et les Français de fraîche date."