Benjamin Blanchard, co-fondateur de SOS Chrétiens d’Orient, est interrogé dans le Magazine. Extrait :
"Vous êtes, parfois, la cible de critiques. Comment êtes-vous perçus au Moyen-Orient et en France?
Nous sommes bien accueillis au Proche-Orient, dans tous les pays. Nous ne nous mêlons pas de politique; nous sommes là pour aider et nous faisons les choses légalement. Nous ne rentrons pas illégalement dans un pays, quel qu’il soit. En France, il y a deux types de critiques. L’une, parce que nous travaillons en Syrie; cela a été perçu comme une prise de position politique du seul fait d’y aller. Mais cela ne nous a pas empêchés de travailler au pays du Cèdre avec des gens qui ont combattu la Syrie pendant l’occupation syrienne.
Pour nous, c’est une accusation à tort. Nous ne prenons pas position. Le deuxième type d’attaques concerne mon parcours personnel en tant qu’ancien militant de droite. Mais en tant qu’association, nous n’avons de liens politiques avec aucun parti.
Quel avenir pour les chrétiens d’Orient?
C’est différent selon les pays. En Irak, la situation est très difficile, à cause de l’instabilité et du chaos qui règnent même après Daech. Mais ailleurs, je pense qu’il y a un avenir, peut-être différent de ce que nous avons connu dans le passé, surtout à cause de la diminution du nombre de la communauté. Les chrétiens d’Orient, et en général tous les chrétiens, doivent, d’une part, conserver leur identité et leur foi et, d’autre part, adopter une politique d’ouverture, car nous ne sommes pas faits pour vivre dans les ghettos ou des réserves d’Indiens. Nous sommes faits pour vivre en société. C’est le devoir et la mission des chrétiens. L’Occident a voulu imposer sa manière de voir et est intervenu dans les affaires orientales. Hélas, cela a peut-être favorisé l’exode. C’est pour cela que nous n’imposons jamais notre manière de voir. Nous cherchons à comprendre tout simplement et nous travaillons ensemble."