Lu sur Contrepoints :
"L’État-providence peut prendre plusieurs formes qui vont des plus autoritaires, comme le communisme et le socialisme, au plus « soft » comme la social-démocratie. Or, la logique collectiviste bannit la religion. Karl Marx disait d’ailleurs: « Le communisme commence là où l’athéisme commence ». Quant à Lénine, sa lutte antireligieuse est notoire. Dans les républiques soviétiques et dans les pays communistes, les hommes en soutane étaient persécutés et emprisonnés, l’enseignement de la religion était interdit, et les fidèles pratiquaient leur culte clandestinement. Pas plus tard que lundi, le gouvernement chinois a réitéré la nécessité d’être athée pour adhérer au Parti communiste.
Cette haine envers la religion n’est pas surprenante. Dans la pensée collectiviste, l’État est une entité supérieure, omnisciente et omnipotente, une sorte de déité. Dans ce type de régime, mais aussi de plus en plus au Québec, ce sont des fonctionnaires qui décident d’une multitude d’aspects du quotidien et qui tentent d’influencer nos décisions. Quel moyen de transport emprunter, quel véhicule conduire, quels pneus installer, quoi manger, combien d’enfants avoir, dans quelle école les inscrire et quoi leur enseigner, quels produits acheter, quelle musique écouter, etc. : ils veulent tout contrôler!
Autrefois, les hommes de foi dictaient les comportements au nom du salut de l’âme. Aujourd’hui, les hommes d’État veulent imposer un mode de vie au nom du bien commun et du progrès. Tant que la religion est présente, les directives de l’État passent après celles de Dieu. L’idéologie collectiviste, sous toutes ses formes, est donc incompatible avec sa grande rivale, la religion. L’athéisme devient alors nécessaire à sa survie.
Comprenons-nous bien : imposer une foi est tout aussi condamnable que de forcer l’athéisme. Dans une société réellement libre, croyants et athées peuvent vivre selon leurs convictions, car personne ne peut imposer à l’autre sa vision du monde. Mais qui dit collectivisme et État-providence dit nécessairement limitation des libertés individuelles, y compris de la liberté de religion."
PK
« Comprenons-nous bien : imposer une foi est tout aussi condamnable que de forcer l’athéisme. »
Où commence l’imposition ? Est-ce que être d’accord sur les PNN est déjà imposer un point de vue (même si c’est censé être une base commune indépendante de la foi) ?
Cette affirmation me parait une utopie. Ce sont toujours les plus forts qui imposent leur point de vue.
On peut très bien tolérer un non-croyant dans une société dirigée par des hommes de foi (et sous couvert de respect de la foi) mais que doit-on faire de celui qui provoque ou blasphème alors sous couvert de son incroyance ?
Aujourd’hui, le débat est inversé pour nous et c’est beaucoup plus simple… Mais essayons d’imaginer l’inverse…
Balloune
L’athéisme est un péché grave, mais on peut aussi commettre des péchés graves en étant catholique, et même en étant clerc ou religieux.
L’enjeu, je pense, est : quelle est l’image de Dieu que vous rejetez pour nier ainsi son existence ? Par ailleurs, si l’athéisme devient un dogme, il s’érige en religion et se nie lui-même.
blh
On ne peut pas dire que l’athéisme est obligatoire pour entrer au PCC, les religions se répartissant ainsi:
– Chrétiens, 4 à 5%
– Islam, 1 à 2%
Tous les autres habitants naviguant selon quantités de philosophies et de pratiques plutôt qu’à des confessions de nature monothéisme.
L’a-religion n’existe pas en Chine, du moins telle que l’on s’imagine notre athéisme.
Emmanuel
@ PK.
“Où commence l’imposition?” et “Ce sont toujours les plus forts qui imposent leur point de vue”.
Petit rappel d’un principe essentiel: nous cathos, devons conquérir les coeurs et la raison de nos contemporains lesquels, le cas échéant, adhéreront librement à ce qui leur est proposé. Jamais, au grand jamais, il ne peut être question d’imposer quoi que ce soit par une quelconque coercition: l’accéssion aux principes de notre foi ne peut se faire que dans la plus totale liberté et sans contraintes d’aucune sorte.
Soit dit en passant, c’est la grande différence d’avec l’Islam, autre régime totalitaire aussi grotesque que sa soeur athée, à la pensée collectiviste qui conçoit l’Etat comme une entité supérieure et ne distingue pas entre Dieu et César.
Vous voyez à quel point votre “Ce sont toujours les plus forts qui imposent leur point de vue” est dans ce contexte extraordinairement éloigné du Catholicisme. Vous voyez aussi que l’affirmation “imposer une foi est tout aussi condamnable que de forcer l’athéisme” est donc tout ce que voudrez sauf “utopique”. Sauf à considérer le Catholicisme comme utopique.
PK
@ Emmanuel
Je me suis sans doute mal exprimé…
Que feriez-vous dans un monde idéal (et utopique) régis par les catholiques si un athée commettait un acte blasphématoire de façon ostentatoire ?
Si vous laissez faire, vous feriez un acte de lâcheté envers votre foi – même si on a des antécédents célèbres, ce n’est quand même pas une solution – et si vous réagissez, en partant du principe que vous êtes la loi – i.e. la majorité si vous préférez – vous serez perçu par l’athée comme « imposant » votre point de vue…
Je ne parle en aucun cas de la façon de vivre et faire partager notre foi : je soumets un cas d’école pour le plaisir de la réflexion…
soizic
Je constate que dans ma vie de tous les jours dès que je dis être une croyante (parcequ’on me le demande) ceux qui me répondent être athés deviennent vite agressifs et me sortent toutes les bétises habituelles (pédophilie, attaques contre le Pape etc…) Par contre je n’attaque jamais leur athéisme. Satan est partout, hélas