Bruno Gollnisch pointe les contradictions de Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti LR, critiqué par la bien-pensance de droite pour ses idées buissonnières :
"Qu’est-il en fait reproché à Laurent Wauquiez lui qui, conscient de la séduction croissante exercée par l’opposition nationale sur l’électorat de la droite,avait réclamé et obtenu de Jean-François Copé en 2013 la constitution d’un groupe de travail à l’UMP sur le FN »? En 2011, alors ministre des Affaires européennes, il appelait les « pro-européens (à repartir) à l’offensive. Le fait de se laisser enfoncer par les bobards des eurosceptiques comme Mme (Marine) Le Pen et M. (Jean-Luc) Mélenchon, ça suffit !» . Maisen même tempscomme dirait M. Macron, il défendait « l’identité européenne (…). L’Europe, ce n’est pas une coquille creuse, c’est une communauté de valeurs, de grands personnages de l’Histoire, de grandes dates. Assumons cette identité». «On a honte de notre identité chrétienne? On a honte que l’Europe des clochers a été constitutive de notre identité européenne? ».
En mars 2011, accueillant Nicolas Sarkozy au Puy-en Velay dont il était maire, Laurent Wauquiez se félicitait du discours de ce dernier (concocté par Patrick Buisson): la France doit « assumer son identité, son histoire et ses racines chrétiennes.» Mais en même temps, il prenait bien soin de déclarer sa volonté de lutter contre les discriminations, affirmait avoir « beaucoup œuvré pour (…) sortir l’ accompagner la construction (de deux mosquées) », se disait «très attentif au respect de la diversité religieuse», mettant sur un même plan la religion autochtone de notre pays et l’islam.
En janvier 2015, il était secrétaire général de l’UMP, Laurent Wauquiez avait approuvé que son parti condamne le refus de la majorité présidentielle et des forces de gauche d’accueillir le FN au nombre des formations qui avaient défilé à Paris après l’attentat contre Charlie hebdo. Mais en même temps, lors des cantonales de 2011, comme lors des législatives de 2012, il était au nombre de ceux qui comme Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Dominique de Villepin, François Bayrou, François Fillon, Alain Juppé, Roselyne Bachelot, Chantal Jouano, Nathalie Kosciusko-Morizet ou Valérie Pécresse contestaient la stratégie de «droite décomplexée », la doctrine du «ni ni », prônée officiellement par Sarkozy, au profit d’un appel à voter clairement en faveur de la gauche contre les candidats nationaux.
Mais en même temps, pratiquement le seul au sein de LR, il a refusé d’appeler à voter Macron au second tour de la présidentielle, et depuis qu’il est élu à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il a multiplié les signaux en direction de l’électorat national, patriote, souverainiste. Notre ami Christophe Boudot constatant la reprise de plusieurs propositions frontistes par M. Wauquiez et s’adressant à lui dans l’hémicycle régional le 29 juin l’a dit sans ambages, mais non sans une pointe d’ironie: « Vous faites du FN sans le savoir». « Votre action à la tête de la région valide avec pertinence le combat du Front National ! ». Mais en même temps, Laurent Wauquiez affirmait sur l’antenne de BFMTV le 21 juin son refus de s’émanciper des mots d’ordre de la gauche et de la droite cosmopolites, des interdits, des tabous fixés par le Système: « Jamais, jamais d’alliance avec les Le Pen, ni de compromis avec le Front national (…) Je réponds avec une limpidité totale: il n’y a pas d’alliance avec madame Le Pen. Ni plus, ni moins. Je ne peux pas être plus clair.» […]"
Laurent Wauquiez fait sans doute du Patrick Buisson, il semble faire également du Sarkozy…