Extrait de l'analyse d'Aymeric Pourbaix sur le discours de Benoît XVI aux évêques de France :
"Ses recommandations sont extrêmement nettes : il s’agit pour le pape de clarifier le rôle respectif des prêtres et des laïcs, afin de répondre aux « défis » d’une société sans Dieu. Afin aussi, dans son versant plus positif, de renouer avec la « longue tradition missionnaire » qui a fait la grandeur de la France. Encore convient-il que chacun agisse pour le mieux dans son domaine propre…
Ce qui appartient aux laïcs, pour le pape, c’est donc, en premier lieu, l’évangélisation des « réalités temporelles », c’est-à-dire l’entreprise, l’école, l’État… et ce de manière « autonome ». Si certains occupent des charges dans les paroisses et dans l’Église – qui leur en est « reconnaissante » –, cela ne peut être une solution pour pallier la chute vertigineuse du nombre de prêtres. Le pape se situe ainsi dans la droite ligne du concile Vatican II, appelant les laïcs à la sainteté « dans le monde ». Ligne
qui prend elle-même sa source dans l’enseignement des saints depuis des
siècles, de François de Sales à Escrivá de Balaguer.Mais à l’exemple de Jeanne d’Arc, « mystique » et « politique », ces
mêmes laïcs ont évidemment besoin des prêtres, pour nourrir leur vie
intérieure et retremper à la source de l’amour – le Christ – leur
engagement dans ce « monde vaste et compliqué ». […]"