Selon la Constitution américaine, le président nomme à vie les neuf magistrats de la plus haute instance judiciaire, le Sénat approuvant ou non ce choix. Actuellement, la Cour suprême, institution qui tranche les grands débats de société aux Etats-Unis (avortement, mariage…), compte 3 juges conservateurs, 4 juges progressistes et un dernier tangent. Elle penchera donc du côté du successeur du juge Scalia, décédé récemment.
Les républicains soutiennent que cette nomination ultra-sensible doit revenir à son successeur, qui sera élu le 8 novembre.
De son côté, le président des Etats-Unis entend nommer «dans les semaines à venir» un juge et consulte dans cet objectif.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a annoncé que l’assemblée irait jusqu’à refuser d’entendre tout candidat d’Obama, quelles que soient ses qualités.
Le président espère fissurer le camp républicain au Sénat, en désignant quelqu’un n’offrant aucune prise aux critiques, pour essayer de désarmer ses opposants.
«La personne que je nommerai sera éminemment qualifiée. Lui ou elle aura un esprit indépendant, un intellect rigoureux, avec des références impeccables, une excellence et une intégrité rompues à l’épreuve des faits".
Depuis une douzaine de jours divers noms circulent, parmi lesquels celui du ministre de la Justice Loretta Lynch ou encore Jeh Johnson, chargé de la Sécurité intérieure. D’autres personnalités semblent tenir la corde, comme Sri Srinivasan, un magistrat d’origine indienne. Le chef de l’opposition démocrate au Sénat a suggéré comme neuvième juge à la Cour suprême Brian Sandoval, l’actuel gouverneur du Nevada et membre du parti… républicain. Si cet élu hispanique était effectivement nommé, les sénateurs républicains se retrouvaient acculés à devoir justifier le refus d’un de leurs pairs.