Jean-Marie Le Méné est interrogé dans L'Action Française 2000 à propos de la prochaine Marche pour la vie, le 25 janvier. Extrait :
"La Marche pour la vie du 25 janvier prochain est une initiative très importante, car c’est le seul rendez-vous politique, depuis dix ans maintenant, qui ose aborder de front la question de l’avortement. Et l’avortement est la source de toutes les autres dérives sur le plan sociétal : toutes les transgressions que nous avons connues (dépistage automatique et avortements consécutifs, PMA, recherches sur l’embryon, etc.) ont été justifiées par l’avortement : “on l’a accepté, il faut accepter le reste ”. Le principal argument en faveur de l’euthanasie est de dire que maîtriser le début de la vie implique d’en maîtriser la fin, surtout quand il s’agit de tuer des personnes en fin de vie et non pas de très jeunes humains. Alors, bien sûr, l’avortement est un drame humain, une souffrance pour les femmes, un problème moral difficile, etc., mais il ne faut pas tomber dans le déni de réalité : la réalité de l’acte de tuer ne peut pas être cachée, sauf à vouloir en dissimuler l’horreur pour mentir au peuple français. Ne pas donner mauvaise conscience, comme le disent certains chrétiens, est un très mauvais argument, une faute, au regard des enjeux : la conscience existe, et le fait d’avoir mauvaise conscience n’est-il pas le début de la sagesse ?
L’avortement n’est d’ailleurs pas qu’un problème moral…
Il y a, en effet, une deuxième réalité de l’avortement, totalement occultée, c’est que quarante ans d’avortement, c’est dix millions de Français en moins, c’est un trou démographique qui a été creusé. Il est censé être comblé par l’immigration, mais ça ne fonctionne pas. Pierre Chaunu, Jean Foyer, Jean Fourastié et Jérôme Lejeune l’avaient d’ailleurs annoncé à l’époque. L’avortement, c’est la mort de l’enfant à naître, mais aussi de la famille et de la nation. Et jusqu’à une date récente, on a toujours placé l’avortement sur le plan moral, jamais sur le plan politique, on ne voulait pas faire le lien… “X a avorté, faut la comprendre”… Alors que l’Europe est saignée à blanc et ne s’en remettra pas du jour au lendemain. Aujourd’hui, un Philippe de Villers ou un Éric Zemmour en parlent. Pour ceux qui ont une responsabilité politique, c’est un crime d’avoir autorisé l’avortement et de n’avoir pas anticipé ses conséquences morales, sociales et démographiques. Et c’est largement la responsabilité de ce qu’on appelle “la droite” !"