Extrait d’une tribune de Patrick Hetzel, député du Bas-Rhin et vice-président du Groupe Les Républicains dans Famille chrétienne suite au vote du Sénat en faveur de l’inscription de la « liberté d’avorter » dans la Constitution :
[…] Autre aspect qui est très troublant dans ce qui vient de se passer, c’est que non seulement le Sénat prend, avec ce vote, une décision strictement orthogonale à un vote précédent pourtant effectué il y a simplement quelques semaines, mais on ne reconnait pas dans cette décision l’« ADN » du Sénat. En effet, habituellement le Sénat prend ses distances par rapport aux tumultes et aux fracas médiatiques, pour se concentrer sur l’essentiel. Habituellement, les sénateurs, plus encore que les députés, savent que l’on ne doit toucher à la Constitution que d’une main tremblante, pour reprendre cette formule chère à Montesquieu. Dans le cas présent, force est de constater que le Sénat ne joue absolument pas son rôle de garant de la Constitution puisque, comme nous l’avons mentionné plus haut, avec sa décision, il contribue même à significativement l’affaiblir. Habituellement, les sénateurs sont très attachés à la rigueur juridique et ils cherchent à légiférer de façon rationnelle et raisonnable, sans être sous la pression de telle ou telle opinion publique. Or ce qui vient de se passer là, est le strict opposé de tout cela : ce n’est ni rationnel ni raisonnable. Si l’on tire les fils de cette décision, allons-nous demain voir apparaître dans la Constitution française tous les sujets sociétaux ? Franchement, tout ceci n’est pas très sérieux et je formule des vœux pour que la Chambre Haute se ressaisisse car si elle n’est plus capable de faire preuve de tempérance et de mesure alors on peut même se demander si le bicamérisme a encore un sens dans nos institutions françaises.