Dans un article paru sur le site de L’Homme nouveau, Stephen Vallet propose aux lecteurs de remonter à la source de l’avortement. Disons d’emblée que cet article est décevant. D’une part il s’avère stérile, d’autre part il se trompe de source.
Stérile, car l’auteur ne propose rien sinon de remettre en cause la démocratie moderne, sans proposer concrètement comment (mais est-ce ainsi que l’on relancera une culture de vie ?):
Dès lors que la souveraineté appartient au peuple, toute idée de loi supérieure, naturelle, morale et religieuse, est renvoyée au libre choix de celui-ci. Comme souverain, c’est à lui de proclamer ce qui vrai ou faux, juste ou injuste, bien ou mal. Le « relativisme éthique », dénoncé par les derniers papes, est au fondement même de la démocratie moderne. À défaut de bien le saisir, on s’épuise à remettre en cause les effets d’un système politique dont les fondements même sont intrinsèquement pervers.
La décision de faire entrer le droit à l’avortement dans la Constitution répond bien sûr à une manœuvre politicienne. Celle-ci se lave dans le sang des innocents de son refus de reconnaître une autorité supérieure à celle des hommes. Mais cette décision est aussi un effet logique du système politique dans lequel elle voit le jour tout comme la destruction des Juifs était un effet logique du système politique nazi ou l’éradication par l’utilisation de la force productive des opposants un effet logique du système soviétique.
On ne peut et on ne pourra pas s’opposer sérieusement à l’avortement sans remettre en cause le système politique qui l’a légalisé et sanctuarisé dans la Constitution. Cette affirmation implique de notre part une véritable conversion intellectuelle qui nécessite de sortir du conformisme social et moral et d’œuvrer en remontant aux causes. En sommes-nous capables ?
Comme l’écrivait Volkoff, moi aussi je suis moyennement démocrate… Mais en attendant les effets de la contre-révolution, je ne vois pas bien en quoi consiste cette remise en cause du système politique hérité de l’idéologie des Lumières. Faut-il arrêter de voter, pas un candidat à la présidentielle ne voulant remettre en cause l’avortement (pour les législatives, on peut encore en trouver) ? Faut-il cesser de payer nos impôts qui financent le crime de l’enfant à naître ? Comment doit-on sortir de ce conformisme social et moral ? Evidemment, il serait opportun de prêcher le règne du Christ-Roi sur les individus, les familles et les sociétés, dans la ligne de l’encyclique Quas Primas du pape Pie XI. Mais l’article reste sec.
Par ailleurs, en accusant la démocratie moderne et la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, qui affirme notamment en son article 6 que « La Loi est l’expression de la volonté générale. », l’auteur s’attaque sans doute à une cause du relativisme et de la culture de mort, mais certainement pas à la source de l’avortement. L’avortement n’est pas un débat politique, c’est d’abord une bataille spirituelle et c’est pourquoi le développement des veillées pour la vie à naître, lancées par Benoît XVI est si crucial. Car “cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne” (Matthieu 17:21 et Marc 9:29).
L’avortement, c’est le retour des sacrifices humains, destinés à rendre un culte au diable. Ces sacrifices existaient partout dans l’Antiquité et ont été supprimés suite à l’essor de l’Eglise. Ce n’est pas pour rien que le meurtre des enfants à naître réapparaît aujourd’hui… Toutes les civilisations de la planète s’y sont livrées, pas seulement les Mayas et les Aztèques. Les archives archéologiques nous apprennent que le sacrifice humain, le sacrifice d’enfants, le meurtre d’enfants, est une constante de la civilisation humaine. Comment cela est-il possible ? Comment toutes ces civilisations situées à différents points cardinaux – dont nous savons qu’elles n’ont eu aucun contact les unes avec les autres – peuvent-elles arriver à la même conclusion, à savoir qu’en échange du meurtre de leurs propres enfants, elles seraient heureuses ou en sécurité ? En 2015, un ancien sataniste témoignait avoir pratiqué des avortements rituels. Il raconte cela dans un livre intitulé L’avortement est un sacrifice satanique.
À l’époque où la Vierge apparut à saint Juan Diego à Guadalupe, en 1531, les indigènes du Mexique restaient attachés à leur culte païen, à l’adoration des démons, avec notamment des sacrifices humains. Peu après les apparitions de la Sainte Vierge, près de 8 millions d’Indiens demandèrent le baptême. Ce fut Elle qui mit définitivement fin aux sacrifices humains. Notre-Dame de Guadalupe, sur l’image miraculeuse qu’elle nous a laissée, porte une ceinture noire qui indiquait la grossesse chez les Aztèques. La seule image miraculeuse où la Vierge montre aussi sa maternité divine ! C’est pour ce signe de la maternité divine et la fin des sacrifices humains que le mouvement pro-vie a pris pour protectrice la Très Sainte Vierge, sous le vocable de Notre-Dame de Guadalupe.