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Culture de mort : Avortement

L’avortement s’est installé durablement dans le paysage français

De Pierre-Olivier Arduin :

I "l’IVG médicamenteuse a désormais supplanté la méthode chirurgicale et connaît une montée en charge sans précédent en cabinet de ville. […] Avec 222 800 interruptions volontaires de grossesse pratiquées en 2008 et 222 100 en 2009, les experts de la DRESS constatent que le nombre d’IVG s’est stabilisé. On peut aussi en déduire que l’avortement s’est installé durablement dans le paysage français et que le nombre d’actes pratiqués annuellement plafonne à des niveaux élevés. […]

La DRESS fait état de statistiques très élevées chez les 20-29 ans […] alors même que, selon le dernier baromètre santé 2010, c’est justement cette population qui emploie le plus une méthode contraceptive (plus de 91 %). La DRESS confirme l’estimation de l’INED selon laquelle ce ne sont pas moins de 4 Françaises sur 10 qui auront recours à une IVG au moins une fois dans leur vie féconde. […]

Ne faut-il pas voir dans ce constat accablant une conséquence du climat idéologique français entretenu par les pouvoirs publics qui ne cessent d’inciter les mineures à recourir massivement à la contraception pour « éviter une grossesse non désirée » selon le jargon officiel ? Tout se passe en effet comme si l’utilisation exponentielle des techniques contraceptives dont la France détient le record du monde débouchait sur un recours accru à l’avortement en cas d’échec, l’IVG apparaissant en définitive comme le meilleur moyen de finaliser son projet contraceptif. L’enfant à naître, lorsqu’il vient contrecarrer nos projets, est donc de moins en moins toléré. […]

L’autre révélation importante de cette étude est la part sans précédent prise par l’IVG médicamenteuse dans le nombre total des avortements. […] Cette montée en charge très impressionnante de la technique chimique d’une part, et du choix d’y recourir de plus en plus en médecine de ville d’autre part, témoignent d’un véritable bouleversement de la pratique de l’avortement en France. L’absence d’hospitalisation ne peut que contribuer à banaliser un acte dont le « contrôle social » devient insignifiant. De plus, la femme est laissée seule face à elle-même, le professionnel de santé jouant un rôle minimal dans le dispositif. Car stricto sensu, l’IVG par RU-486 est un avortement à domicile plutôt qu’en cabinet de ville. Si les comprimés doivent être obligatoirement absorbés par la femme en présence du praticien – il s’agit donc d’un avortement auto-administré –, c’est bien à la maison, le plus souvent dans ses toilettes ou sa salle de bain, que la femme avortera dans la solitude la plus complète."

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